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Dijon : pour lutter contre l'obsolescence programmée, faisons réparer nos objets

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Au lieu de jeter vos objets comme de vulgaires chaussettes, faites-les réparer ! C'est le message envoyé à tous les consommateurs par les associations les amis de la terre et COAGUL ce samedi à Dijon. Des conférences et un "repair-café" étaient là pour aider à convaincre les sceptiques.

Nicolas Belin, co-fondateur de COAGUL, et des repair-cafés dijonnais
Nicolas Belin, co-fondateur de COAGUL, et des repair-cafés dijonnais © Radio France - Arnaud Racapé

On a tendance à l'oublier mais de nombreux objets du quotidien, machines à café, machines à laver, grille-pain, tout cela peut être réparé, la plupart du temps. Le problème, c'est que tout est fait aujourd'hui pour nous inciter à racheter du neuf. L'ère du jetable a encore de beaux jours devant elle, mais c'est bien l'ère du durable que souhaitent encourager les associations COAGUL et les amis de la terre.

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Alain Pautrot l'affirme, SEB est engagée contre l'obsolescence programmée
Alain Pautrot l'affirme, SEB est engagée contre l'obsolescence programmée © Radio France - Arnaud Racapé

Réparateur, une profession qui meurt en silence

Tout le monde le concède, il y a eu ces dernières années quelques avancées en matière d'allongement de la durée de vie de nos machines. Désormais, les fabricants ont pour obligation d'afficher la disponibilité ou non des pièces détachées de nos produits. Le problème, c'est que peu d'industriels se plient à cette loi, d'où la nécessité de la rendre plus contraignante selon Camille Lecomte, membre des amis de la terre. Car en attendant, il y a une profession qui est en train de disparaître : ce sont nos réparateurs, notamment les réparateurs d'électroménagers :

Il faut une obligation de fournir des pièces détachées

"La moitié des réparateurs d'audiovisuel, de chaines Hifi, de lecteurs DVD, d'appareils photo ont disparu depuis 2009, donc ce sont vraiment des emplois qui disparaissent. Et un simple affichage de la durée de disponibilité des pièces détachées, ça ne va pas tout faire. Il faut vraiment qu'il y ait une obligation de fournir des pièces détachées. Ce n'est pas normal qu'un fabricant mette aujourd'hui sur le marché un produit , un grille-pain, un ordinateur, sans proposer de pièces détachées. S'il tombe en panne, le produit est bon à jeter ! Ce n'est pas normal."

La solution, c'est la réparation

Pour accompagner la loi, il faut que les consommateurs mettent la main à patte, eux aussi. Et c'est le cas. D'où le succès des "repair-cafés", comprenez "cafés-réparation", qui se multiplient partout dans les grandes villes. A Dijon, c'est l'association COAGUL qui les organise. Le principe très simple : vous avez un objet à réparer, vous l'apportez, et sur place on vous apprend à le démonter, à regarder ce qui cloche à l'intérieur. Ils ont lieu un fois par mois à Dijon, et ça commence vraiment à prendre si l'on en croit Nicolas Belin, l'un des cofondateurs de l'association, très occupé à réparer une cafetière :

Nos objets sont presque jetables

"Aujourd'hui on est sur des objets qui sont effectivement presque jetables, notamment sur ce genre de cafetières à dosettes, où le principe à mon avis pour les industriels, c'est de 'donner' les machines pour vendre surtout les dosettes à mettre dedans. Donc les machines coûtent très peu cher, et on les remplace assez facilement avec des programmes de fidélité, des choses comme ça, on les a quasi-gratuitement. Le problème c'est que ces machines elles sont fabriquées des fois à l'autre bout de la planète et transportées jusqu'à nous. elles sont utilisées puis jetées. Un véritable gâchis. Donc réparons nos machines, faisons-les durer, et achetons des machines que nous pourrons réparer, c'est évident !"

SEB, un leader qui montre l'exemple

La réparation, certains industriels s'y sont mis déjà depuis plusieurs années. Exemple avec une marque que l'on connaît bien ici en Bourgogne, SEB, leader mondial du petit équipement domestique. Depuis 2008, la firme propose, non sans arrière-pensée commerciale, un label "produit réparable 10 ans", qui encourage les consommateurs à faire réparer leurs machines. Alain Pautrot, en charge de la satisfaction des clients nous explique comment ça marche.

Fournir une pièce détachée de grille-pain à 400 euros, ce n'est pas une solution. Malheureusement certains industriels raisonnent comme ça

"On a commencé par rendre les produits réparables. Un produit réparable, c'est un produit qu'on peut démonter et remonter, les deux sont importants. C'est avoir accès à toutes les pièces détachées, pas uniquement à quelques pièces techniques, et vraiment les stocker pendant de nombreuses années. Et puis les fournir rapidement et à moindre coût. Fournir une pièce de grille-pain à 400 euros, ce n'est pas forcément la bonne solution. Mais malheureusement certains industriels raisonnent comme ça pour contourner la loi comme l'obligation d'afficher la disponibilité d'une pièce, mais pour nous ce n'est pas suffisant. Il faut vraiment que les pièces soient disponibles, et à moindre coût."

Autre avantage pour SEB : faire remonter les défauts réguliers sur certains produits, qui sont ainsi légèrement modifiées en usine grâce à ces retours d'expérience.

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