Contrôle des étiquetages : action des agriculteurs dans quatre grandes surfaces de Savoie et Haute-Savoie
Des agriculteurs se sont invités par surprise ce matin, jeudi 22 février, dans quatre grandes surfaces d'Annemasse, Cran-Gevrier, Tournon et Bassens pour une opération de contrôle des étiquettes.
L'origine dite française des produits agricoles est-elle vraiment respectée ? Une opération de contrôle des étiquetages s'est déroulée ce jeudi 22 février dans quatre supermarchés de Savoie et Haute-Savoie, à l'appel de la FDSEA des Savoie et des Jeunes agriculteurs, au Leclerc de Cran-Gevrier, au Géant Casino d'Annemasse, au Carrefour de Bassens, et au Leclerc de Tournon.
Pendant deux heures, de 10h à 12h, les agriculteurs ont collé leurs étiquettes rouges, jaunes ou vertes sur les fruits et légumes, la viande, la charcuterie ou encore le miel. "Ce qu'on veut faire comprendre aux consommateurs, c'est qu'avec toutes les contraintes qu'on nous met, on n'est pas sur un pied d'égalité avec les autres pays," se désole Frédéric, producteur de fruits en Savoie.
Le gouvernement avait notamment annoncé mardi une vague de contrôles dans les enseignes pour vérifier la légitimité de ces étiquetages. Le ministre de l'Économie Bruno Le Maire a affirmé qu'un millier d'établissements avaient ainsi été contrôlés sur l'origine française des produits vendus en rayon et que 372 étaient en non-conformité et affichaient donc une origine française inadéquate.
"Nos agriculteurs sont fiers de vous nourrir"
"La souveraineté alimentaire est une priorité pour le gouvernement, nous allons vérifier l'étiquetage des produits sur site", ont répondu la FDSEA et les JA de Savoie et Haute-Savoie dans un communiqué. "Parce qu'on ne veut plus marcher sur la tête et que nos agriculteurs sont fiers de vous nourrir, nous poursuivrons notre travail en tant que syndicats de solutions".
Pour montrer l'importance des produits étrangers dans les rayons, les Jeunes Agriculteurs et la FDSEA les ont entassés dans des chariots. "Ça fait peur," commente Jean-Jacques, viticulteur. "Je me suis occupé du rayon où se trouve le miel. Sur 20 références, il n'en reste qu'une en rayon. Toutes les autres n'étaient pas françaises."
Aider les clients à choisir les produits français
"Les gens veulent toujours ce qu'il n'y a pas," explique Laëtitia, productrice de fruits et légumes, tout en posant une étiquette rouge sur les poivrons venus d'Espagne. "En ce moment nous n'avons que des pommes, mais les gens nous réclament des fraises, des courgettes... tout ce qu'on ne peut pas avoir en ce moment."
L'opération vise à sensibiliser les clients des grandes surfaces à ces questions, deux jours avant l'ouverture du Salon de l'agriculture. Laurence pousse son chariot dans les rayons du Carrefour. Ça l'a incité à prendre de la nourriture produite en France. "C'est bien ce qu'ils ont fait. En les voyant coller les étiquettes, j'ai plutôt pris des saucisses produites en Savoie que d'autres faites ailleurs."
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