Passer au contenu
Publicité

Baromètre précarité : à Aubervilliers, même le marché n'est plus un bon plan pour manger moins cher

Par

La pauvreté progresse et oblige de plus en plus de Français à choisir entre des dépenses indispensables, comme l'alimentation, la santé ou l'énergie. C'est ce qui ressort du baromètre de la précarité réalisé par Ipsos pour le Secours populaire qui est publié ce mercredi.

Au marché du centre d'Aubervilliers, les clients observent attentivement les étiquettes avant d'acheter Au marché du centre d'Aubervilliers, les clients observent attentivement les étiquettes avant d'acheter
Au marché du centre d'Aubervilliers, les clients observent attentivement les étiquettes avant d'acheter © Radio France - Sarah Tuchscherer

Une personne sur trois éprouve des difficultés à faire trois repas sains par jour, faute d'argent. C'est ce qu'indique le baromètre de la pauvreté et de la précarité réalisé par Ipsos pour le Secours populaire. Cette proportion est en augmentation par rapport à l'an dernier. Face à l'inflation et à la hausse des prix, les Français changent leurs habitudes, lorsqu'ils font leurs courses. Ils sont, toujours selon cette étude, 84% à chercher régulièrement ou parfois les petits prix et les promotions.

Publicité

En ce mardi matin, au centre d'Aubervilliers, commune du nord de Paris où le taux de pauvreté dépasse les 40%, le marché accueille un grand nombre de clients en quête du prix le plus bas. "Ils font deux ou trois fois le tour pour voir qui est le moins cher" constate Saad, marchand de primeurs. Il a d'ailleurs fait comme eux en se fournissant à Rungis : "On cherche le moins cher mais tous les légumes ont augmenté, aubergines, courgettes, poivrons..." Résultat : les sacs se remplissent moins, se désole le commerçant : "ils prennent deux ou trois pièces, pour dépanner, moins qu'avant".

loading

Certains passent leur tour, comme cette cliente qui semble écœurée par le prix de l'avocat, un euro : "C'est cher payé ! Dans ces conditions je n'achète pas." Aïcha, elle, se résoud à faire ses courses sur ces étals plusieurs fois par semaine : "Pas le choix, il faut bien manger ! On laisse de côté les chiffons, les sorties, mais il faut continuer à manger".

Des dépenses limitées, jusqu'à la privation

Etudiante en alternance, Marie se passe désormais de petit-déjeuner. Elle explique : "tout est très cher, je préfère acheter de la nourriture pour manger le midi et le soir". On reste toutefois loin de l'achat plaisir puisque la jeune femme privilégie ce qui est le plus abordable, notamment les pâtes. "Même les œufs, je n'en ai plus mangé depuis un bout de temps, ça a augmenté" dit-elle en regrettant ne plus trouver de bon plan pour manger moins cher. Le marché en était un, désormais, il est pour beaucoup devenu souvent trop onéreux.

La mairie apporte une aide alimentaire par le biais de son épicerie solidaire, Epicéas. On y trouve "des légumes, des yaourts et du lait, comme dans un vrai magasin" détaille l'adjoint au maire chargé des Affaires sociales, Damien Bidal, "contrairement aux colis d'aide alimentaire sont constitués de conserves et de produits secs". L'accès se fait sous conditions de ressources, 250 familles sont ainsi soutenues chaque mois. Impossible de l'ouvrir plus largement : "trop de monde est dans le besoin" résume l'élu.

Ma France : Améliorer le logement des Français

Quelles sont vos solutions pour aider les Français à bien se loger ? En partenariat avec Make.org, France Bleu mène une consultation citoyenne à laquelle vous pouvez participer ci-dessous.

Publicité

undefined