Après les agriculteurs, le BTP s'attaque aussi au GNR dans le Tarn

Une trentaine de gros camions de travaux publics, deux ou trois banderoles, un concert de klaxons qui a résonné jusqu’à la cathédrale Sainte-Cécile… Ce mercredi 31 janvier au matin, la ville d’Albi s’est retrouvée quasiment paralysée dès 7h. Les camions ont décidé de bloquer l'A68 dans le sens Albi-Toulouse. Des artisans des travaux publics qui revendiquent clairement n’appartenir à aucun syndicat.

ⓘ Publicité

Les mêmes avantages que les agriculteurs

Mais ils ont une demande simple. Ils veulent les mêmes avantages que les agriculteurs sur le fameux GNR, le gasoil non routier. Le 26 janvier, pour tenter de calmer la colère des agriculteurs, le Premier ministre Gabriel Attal a annoncé parmi les mesures urgentes la suppression de la hausse de la fiscalité sur le GNR.

Dans son camion, Romain Gouty, de Gouty TP basé à Sérénac, a passé plus de six heures à ralentir la circulation autour d’Albi et sur l'A68. Logique dit ce patron trentenaire : "Les agriculteurs ont eu une avancée sur la détaxation du GNR, mais nous, pour l'instant, on a eu aucune annonce. C'est un peu la mort du métier. Être obligé d'augmenter les factures, ça va faire des répercussions sur la construction neuve, sur les granulats. Ce n'est pas les syndicats qui nous mobilisent. C'est un groupement d'entreprises qui a lancé le mouvement."

Deux poids, deux mesures

La Capeb (confédération des petites entreprises du bâtiment) n’avait pas vu le mouvement venir. Elle n’était pas au courant. Mais elle se bat effectivement sur ce dossier du GNR depuis des semaines. Et si le président de la Capeb 81, le maçon Philippe Fabbro, comprend les revendications mais veut les exprimer autrement. "On travaille depuis très longtemps sur tous ces sujets au niveau national. Et après on répercute les questions via des courriers à nos députés ou nos sénateurs. Le mieux à dire, c'est que l'Etat prenne vite ses responsabilités contre les blocages parce que l'économie de proximité en souffre. Il faut que tout redevienne normal et qu'on puisse travailler. Nous, petites entreprises, on n'a pas les moyens de s'arrêter pendant une semaine de travail. C'est juste impossible. On n'a plus les trésoreries."

En France, 400.000 exploitations agricoles et 620.000 entreprises artisanales du bâtiment avaient droit jusqu’à présent au GNR détaxé.