Ain : la centrale nucléaire du Bugey va accueillir deux nouveaux réacteurs EPR2

C'était soit le Bugey, dans l'Ain, soit Tricastin, dans la Drôme. Le gouvernement a tranché : le site nucléaire du Bugey a été choisi cette semaine pour accueillir la troisième paire de futurs réacteurs de nouvelle génération EPR2. La décision a été rendue publique mercredi soir après un conseil de politique nucléaire réuni par Emmanuel Macron.

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Le chef de l'État avait annoncé en février 2022, deux mois avant d'être réélu, un vaste plan de relance du nucléaire civil, avec comme objectif la construction de six EPR, dont les deux premiers à l'horizon 2035, avec une option pour huit autres d'ici à 2050. Les sites de Penly (Seine-Maritime) et Gravelines (Nord) avaient déjà été désignés pour la construction de deux EPR2 chacun.

Un choix pour "tenir les calendriers"

Le choix d'installer une troisième paire de nouveaux réacteurs EPR2 sur le site de la centrale existante du Bugey est justifié par des "enjeux techniques" pour "tenir les calendriers" de relance du nucléaire promue par le gouvernement, a expliqué jeudi la ministre de la Transition énergétique Agnès Pannier-Runacher. "Dans le cadre des derniers mois d'analyse, le site qui a été privilégié est celui du Bugey (...) celui qui permet de lancer le plus rapidement la construction puisque des études complémentaires sont à réaliser sur le site de Tricastin", a précisé le cabinet.

Réduire les rejets d'eau chaude

Interrogé par des journalistes sur le choix d'un site en bord de fleuve, le Rhône, plutôt qu'en bord de mer, le ministère a renvoyé aux travaux d'EDF pour adapter son parc au changement climatique. Depuis plusieurs années, sécheresses et canicules forcent EDF à réduire régulièrement la production d'électricité dans certaines de ses centrales, pour réduire les rejets d'eau chaude dans des rivières plus basses ou déjà réchauffées (les réacteurs pompant l'eau pour se refroidir avant de la rejeter plus chaude).

"Un travail très approfondi est mené par EDF en étroite collaboration avec les autorités de sûreté pour identifier les sites les plus pertinents, donc évidemment la question de l'approvisionnement en eau et sa continuité, même dans les décennies qui viennent avec le réchauffement climatique, est regardé de très près", a ajouté le ministère. Le réacteur n°3 du Bugey a ainsi été arrêté dimanche en raison de la hausse des températures du fleuve, selon EDF, qui a précisé mercredi que cela était aussi lié à une faible demande en électricité.