À Gémenos, sans avoir touché leur dernier salaire, sans emploi, la détresse de certains ex-salariés de Minelli

"Je veux juste mon dû. Après je fais ma vie". Julien, ancien comptable au siège de Minelli à Gémenos, vit un vrai casse-tête chinois depuis un mois. Licencié pour raisons économiques, il n'a pas perçu son solde de tout compte. Minelli lui doit environ un mois et demi de salaire. Le trentenaire, qui vit en colocation dans un appartement du centre-ville d'Aubagne, a demandé un délai à son propriétaire. Il a restreint tous ses frais pour pouvoir continuer de payer ses factures d'énergie, de téléphonie, et pour pouvoir remplir son frigo. "Cela fait un mois que je vis sur 800 euros, le montant de mon loyer".

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"Je ne suis plus payé et je ne peux même pas chercher un travail, je suis bloqué"

Julien n'est pas sorti d'affaire. Le siège de Minelli et l'administrateur judiciaire se renvoient la balle. "Au siège, on me dit que c'est à l'administrateur de me payer, l'administrateur lui, me répond qu'il n'a pas mes éléments de paie". De plus, Julien, sans aucun papier administratif, ne peut honorer son contrat de sécurisation professionnelle auprès de France Travail. "Je ne suis plus payé, et je ne peux plus chercher de travail, je suis bloqué !"

"Je mange des pâtes et de la soupe, je n'ai plus d'argent pour mettre de l'essence dans ma voiture"

Une situation similaire pour Virginie, ancienne chargée d'accueil au siège de Gémenos. "Je n'ai pas touché mon solde de tout compte, je viens à peine d'obtenir mes feuilles de salaires, mais on me dit que c'est à l'administrateur de me verser une partie de mon salaire, à Minelli de me payer le reste. Ça va prendre combien de temps ? Je vais être payée quand ?"

Une situation d'autant plus angoissante pour Virginie qu'elle n'avait pas un sou de côté, et que son entourage peut difficilement l'aider. "Ma mère est elle-même sans emploi. J'ai dû emprunter 800 euros à ma voisine pour payer mon loyer. Je ne mange plus que des pâtes et de la soupe. Je n'ai même plus d'argent pour mettre de l'essence dans ma voiture. C'est la triple peine : licenciée, non payée, et sans possibilité de retrouver un emploi. Ça ne peut plus durer".