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Limoges : "Une tendance encourageante" aux yeux du directeur des cinémas Grand Ecran

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En 2023, les cinémas français ont vu leur fréquentation augmenter de pratiquement 19% avec 181 millions de tickets vendus. Pas de quoi non plus sauter au plafond aux yeux du directeur des cinémas Grand Ecran à Limoges, déjà tourné vers une année 2024 pleine d'incertitudes.

Comme ailleurs en France, les cinémas Grand Ecran ont vu leur fréquentation rebondir en 2023 à Limoges Comme ailleurs en France, les cinémas Grand Ecran ont vu leur fréquentation rebondir en 2023 à Limoges
Comme ailleurs en France, les cinémas Grand Ecran ont vu leur fréquentation rebondir en 2023 à Limoges © Radio France - Jérôme Ostermann

Si la dynamique semble bonne pour les cinémas français qui ont vendu 181 millions de tickets en 2023, ce n'est pas non plus une année exceptionnelle selon le directeur des cinémas Grand Ecran à Limoges. Bruno Penin pour qui l'année 2024 s'annonce incertaine, entre conséquences de la grève des scénaristes aux Etats-Unis et la concurrence de grands évènements sportifs. Entretien.

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Est-ce que les bons chiffres au niveau national se vérifient à Limoges ?

Limoges est exactement dans la tendance nationale. Des bons chiffres, oui et non. C'est une hausse assez nette par rapport à 2022 mais on était encore dans les derniers moments du Covid. 2023 était la première vraie année complète après Covid. La tendance est encourageante.

Mais vous êtes encore très loin de la période 2017-2019...

2017,2018 et 2019 étaient des années exceptionnelles. Notamment 2019. Je pense que ce sont des niveaux que l'on ne réatteindra plus jamais. Là, on est à 181 millions en 2023. Si on pouvait être à 185, 190, ce serait déjà pas mal par rapport aux plus de 210 millions.

"Les séances de 22h sont devenues quasi inexistantes"

Il y a eu des pics à 18 millions d'entrées en février, avril, juillet et décembre. Qu'est ce qui a porté ces bonnes périodes ?

C'est bien sûr la programmation, les films (Super Mario Bros a terminé numéro 1 du box office en France en 2023 avec plus de 7 millions d'entrées devant Barbie, Astérix et Obélix, Oppenheimer et Alibi.com 2). L'été a été exceptionnel avec Oppenheimer et Barbie. En ce qui concerne les changements, on a autant de gros moments qu'avant sur de très gros films qui éclatent. Mais la fréquentation est beaucoup plus en dents de scie. Les creux sont plus creux. Les habitudes de consommation ont changé. Les séances de 22h sont devenues quasi inexistantes. Je pense que ce sont des restes du Covid avec des habitudes de vie qui ont été modifiées et qui se répercutent sur la fréquentation des cinémas.

Dans ce contexte, peut-on dire que les blockbusters sont encore plus importants ?

Ils ont toujours été importants pour attirer un public occasionnel. Mais en 2023, il y a aussi eu beaucoup de blockbusters et je pense surtout aux Marvel, qui n'ont pas rencontré leur public. Et ça, c'est pénalisant pour nous.

Est-ce une lassitude ?

Je crois que oui, il y a une certaine lassitude comme il y a pu en avoir une sur la fin des Star Wars ou sur la fin d'autres franchises. Il faut savoir se renouveler. C'est un peu la problématique actuellement. Il y a une crise des scénaristes aux Etats-Unis (les scénaristes d'Hollywood ont fait grève pendant près de 5 mois en 2023, un accord de principe a été signé en septembre) et ça n'aide pas au renouvellement. C'est un vrai problème. Il y a plein de genres qui n'émergent plus. Il n'y a pas vraiment de nouveautés qui arrivent, de films très créatifs qui apportent de nouvelles choses. Il y a Denis Villeneuve avec Dune qui arrive mais c'est beaucoup moins qu'il y a quelques années.

"2024 est pour nous l'année de toutes les interrogations"

Vous débutez l'année 2024 par des vacances. Est-ce un enjeu ?

C'est toujours bien parce qu'on va partir sur du positif. Combien de temps va-t-on engranger de l'avance ? Cela reste à voir. 2024 est pour nous l'année de toutes les interrogations. Il y a cette crise de la création que j'évoquais et qui va peut-être nous pénaliser. Sur le papier, il y a quelques films mais aussi des inconnus tels que l'Euro de football et les Jeux Olympiques l'été prochain alors qu'en juillet, nous avons des films forts notamment pour enfants (Moi, moche et Méchant 4 sort en juillet). On ne sait pas exactement ce que ça va donner. C'est vraiment pour nous l'année de toutes les interrogations 2024.

Si on regarde les sorties, il y a beaucoup de suites de films à succès. Dune, SOS Fantôme, Joker, Planète des Singes, Bad Boys 4, Dead Pool 3, Largo Winch, Alien et j'en passe. Cela devrait vous amener du public non ?

Ce sont des choses connues, identifiées par le grand public. Après, on peut se poser des questions sur l'originalité des sujets. Largo Winch, c'est un peu différent parce qu'il y a très longtemps qu'il n'y en pas eu. La Planète des Singes, les derniers n'ont pas très bien marché. On verra. Mais oui, on attend avec impatience toutes ces têtes d'affiche et les films pour enfants pendant l'été qui sont aussi encourageants. On va voir.

"Des publics d'horizons différents qui viendront voir Dune"

Y a-t-il beaucoup d'attente avec Dune 2e partie ?

Oui. L'avantage de ce genre de production, c'est que ça attire les deux publics. Un public d'auteur avec Denis Villeneuve mais c'est aussi un public grand spectacle. D'autant qu'on nous annonce le 2e comme beaucoup plus grand spectacle que le 1. On devrait avoir des publics venus d'horizons différents qui viendront voir Dune. Pour nous, c'est un enjeu important. C'est un film qui a manqué en 2023 parce qu'il devait sortir sur le fin d'année. On espère qu'il va répondre aux attentes.

Vous avez évoqué plusieurs fois les films pour enfant. Là aussi, c'est une grosse attente ?

Il y a toujours eu une tradition des films pour enfant notamment à Noël. Cela s'est un peu perdu. Même Disney n'avait pas sorti de dessins animés en 2022. La tradition a été difficile à reprendre. On voit que Wish n'est pas à la hauteur de ce qu'ils attendaient. Mais je crois que la leçon est comprise chez Disney. Et les autres studios sont tous persuadés qu'il y a un vrai vivier à ce niveau là. On est très riches en films d'animation. Il n'y a pas de problème de ce côté là.

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