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Les Tasses : l'exposition qui rend hommage aux urinoirs publics

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Le Point Éphémère accueille jusqu'au 5 décembre une exposition du photographe Marc Martin qui raconte l'histoire des vespasiennes parisiennes disparues depuis 1980, leur rôle dans la société, en particulier pour la vie amoureuse des homosexuels.

© Radio France -

On appelle ça des vespasiennes, ou des tasses en argot. Ces toilettes publiques ont eu un rôle majeur dans la vie parisienne, mais elles ont pourtant toujours souffert d'une mauvaise réputation. Le photographe Marc Martin a décidé de raconter leur histoire dans une exposition au Point Éphémère.

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Une image surtout négative

En premier tableau, un extrait de la Gazette médicale de Paris de 1883 qui résume à merveille la façon dont ont toujours été perçus ces urinoirs : 

A Paris, dans cette ville qui passe pour la plus magnifique du monde, (...) il existe une plaie honteuse qui blesse en même temps la morale et la décence publique. Les citoyens des basses classes satisfont en plein jour, au milieu de nos rues, le long des boulevards, aux besoins les plus secrets.

Des vespasiennes, l'artiste Marc Martin, a tout découvert par hasard, en entrant dans des toilettes publiques fermées depuis plus de 30 ans, affiches et graffitis salaces au mur encore présents pour témoigner du passé. Des lieux sales où les hommes venaient libérer leur vessie, mais aussi des points de RDV répertoriés dans les fanzines gay clandestins. Une étiquette négative qui a occulté une partie de l'histoire de ces lieux.

© Radio France -

C'était le point de rencontre et le point de départ de tas de relations. Il y a des tas de gens qui se sont rencontrés dans ces endroits et qui ont vécu des histoires d'amour. Ca me fait plaisir de rendre hommage à ces générations d'hommes qui n'avaient pas le choix. L'homosexualité était interdite, il fallait vivre caché. C'était un endroit de liberté !

Des lieux de brassage social

© Radio France -

A travers ses photographies, des archives et une vespasienne d'époque exposés, on en apprend sur notre société à différentes époques passées, jusqu'en 1980 quand les sanisettes ont fait leur apparition. Marc Martin : "quand on a détruit les vespasiennes pour en faire des sanisettes, il y a eu un pas hygiéniste qu'il ne faut pas dénigrer, mais ça a aussi posé des problèmes. C'est devenu payant, monoplace, tout ce qui a fait que ça ne pouvait plus être des endroits de convivialité.

On en apprend sur la communauté gay beaucoup, mais aussi sur la place des femmes : à la maison car rien n'était fait pour les accueillir en cas de besoin pressant. On comprend aussi l'importance de ces lieux au quotidien. Marc Martin : "ce qui ressort de l'exposition c'est qu'il y avait une vraie vie dans la ville, qui n'est peut-être reluisante pour certains mais que j'ai trouvé très poétique.

© Radio France -

On y a fait passer des messages de santé publique, pour lutter contre la syphilis. Des messages politiques aussi, Marchais, Chirac, Sarkozy, tous ont eu leurs visages collés dessus. Ces lieux ont également servi la grande Histoire car sous l'Occupation, la Résistance s'est regroupée aussi dans ces endroits pour passer des messages codés entre deux graffitis salaces ou sexuels.

Des lieux de brassage social à chaque coin de rue. Au début du 20ème siècle, il y en avait plus de 4000 sur les trottoirs parisiens. "C'est formidable de les imaginer tous les 200 m sur les grands boulevards", conclue Marc Martin.

© Radio France -

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