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"Les archives de Bernard Pivot font partie de la littérature" estime le conservateur de l'Imec, près de Caen

Lettres, brouillons ou encore propositions d'émissions... En 2021, Bernard Pivot avait fait don des archives de ses émissions à l'Imec, l'Institut Mémoires de l'édition contemporaine, à l'Abbaye d'Ardenne, près de Caen. Un fond riche, témoin de 25 ans de littérature.

Les archives des émissions de Bernard Pivot sont depuis 2021 gardées à l'Abbaye d'Ardenne, près de Caen. Les archives des émissions de Bernard Pivot sont depuis 2021 gardées à l'Abbaye d'Ardenne, près de Caen.
Les archives des émissions de Bernard Pivot sont depuis 2021 gardées à l'Abbaye d'Ardenne, près de Caen.

Les Normands ne la savent pas toujours, mais les archives des émissions de Bernard Pivot sont stockées depuis 2021 à l'Imec, l'Institut Mémoires de l'édition contemporaine à l'Abbaye d'Ardennes qui se trouve à Saint-Germain-le-Blanche-Herbe, près de Caen. L'homme de littérature et de télévision est décédé ce lundi 6 mai à l'âge de 89 ans. Albert Dichi, conservateur littéraire de l'Imec évoque les riches archives qu'il laisse derrière lui en Normandie.

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France Bleu Normandie : On le sait peu mais, aux côté de grands écrivains dont vous détenez les œuvres, se trouvent aussi à l'Imec les documents qui constituent les émissions de Bernard Pivot comme "Apostrophes" ou "Bouillon de culture". De quoi s'agit-il exactement ?

Albert Dichi : Nous avons l'ensemble des archives de la préparation de chacune des émissions. Nous n'avons pas les archives vidéo qui se trouvent à l'INA, à l'Institut national de l'audiovisuel, mais nous avons tout ce qui est passé par les papiers, c'est-à-dire à la fois les lettres envoyées, les échanges pour préparer les émissions avec les écrivains. Ils expliquent ce dont ils voulaient parler ou non. Les refus aussi. Il y a des écrivains qui ont refusé quand même de venir. Et puis nous avons aussi tous les dossiers des polémiques que soulevait l'émission "Apostrophes". Aujourd'hui, elle apparaît comme une émission mythique d'amour de la littérature, mais il y a beaucoup d'auteurs qui s'opposaient à l'émission, à venir à la télévision proposer des livres comme des marchandises.

Mais pourquoi l'Imec a-t-il récupéré ces documents qui ne sont pas directement de la littérature ?

Cela fait partie de la littérature. Nous sommes ouverts à toutes les formes de littérature : les manuscrits de romans, de poèmes ou de pièces de théâtre, mais aussi tout ce qui entoure la littérature comme les directeurs de revues, les maisons d'édition, les directeurs de collection. Et en ce sens, Bernard Pivot joue pendant environ 25 ans, un rôle, comment dire, "pivot" dans le paysage littéraire. Il a contribué à une certaine transformation de la vie littéraire. Aujourd'hui, on imagine mal un auteur qui ne participe pas à des signatures de livres, à des émissions de télévision, à des rencontres, des débats. Au début des années 1980, il y avait encore un certain nombre de personnes qui refusaient que la littérature devienne un spectacle de variétés.

Justement, est-ce que vous avez l'impression que Bernard Pivot a joué de rôle, a permis d'ouvrir la littérature au grand public ?

Oui, bien sûr. Je pense qu'il a joué un rôle clé dans ce sens. Mais justement, cette ouverture pouvait heurter, pouvait rencontrer des réticences, mais c'était Important et il a joué un rôle vraiment fondateur.

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