Festival de Cornouaille : le défilé est maintenu l'été prochain à Quimper, des économies aussi

La programmation du 101ᵉ festival de Cornouaille à Quimper (18-21 juillet) a été dévoilée : on retrouvera Les Vrillés, Gaviny, Ampouailh, Digresk, Denez Prigent pour une rencontre avec la techno (Denez Teknoz) mais aussi Gwennyn au théâtre de Cornouaille.

Un grand défilé payant ?

Il y aura aussi les animations pour les enfants, les fest-noz, le triomphe des sonneurs et le grand défilé dans les rues de Quimper. Un soulagement pour les spectateurs assidus depuis des décennies, car la question de le maintenir s'est posée face au contexte économique et aux contraintes sécuritaires : "C'est normal, et c'est même assez sain d'ailleurs, qu'une association se pose des questions, explique Igor Gardes, le directeur du festival. On a réuni les groupes, les bagadoù, les cercles et on a clairement posé la question. Ce qui est ressorti, c'est que ça fait partie de l'ADN de ce festival, notamment sur la question de la transmission. C'est-à-dire que les groupes sont très fiers de pouvoir sortir ce jour-là leurs plus jeunes, leurs débutants et puis les faire jouer avec les grands".

Le festival a un déficit de près de 100.000 euros lié aux festivités du centenaire l'an dernier et du contexte inflationniste de ces dernières années : "Aujourd'hui, on doit quasiment revoir notre modèle économique chaque année, on est comme tout le monde, on discute avec les banques", explique Igor Gardes.

Reste maintenant à trancher d'autres questions : faut-il rendre le défilé payant et quel sera le parcours ? Les décisions seront prises dans les prochains jours, selon la direction.

Quelques augmentations de tarifs

Le festival doit aussi faire des économies en augmentant légèrement certains tarifs de restauration ou d'entrée : "L'idée, c'est que tout le monde puisse profiter de la fête, avec des moments qui restent entièrement gratuits, mais aussi qu'on fasse tous des efforts pour soutenir un événement local. Oui, vous allez dépenser 7 euros par soir pour aller à un fest-noz ou 15 euros pour venir toute la semaine, vous allez boire une bière de bonne qualité et manger des crêpes faites maison et vous allez voir que l'investissement vous sera rendu, mais au centuple".

D'autant que le festival ne saura qu'en juillet le montant de l'aide apporté par l'Etat : "Il y a quelques années encore, on faisait la demande en octobre pour une réponse en décembre". L'événement dépend à 45% environ de l'argent public, tout le reste provient d'ailleurs : "Et 95% du million d'euros de notre budget repart immédiatement vers les groupes, les prestataires, les bars et restaurants, les musées. Un euro dépensé au festival, c'est 6 euros injectés dans l'économie locale".

"Ce sont eux l'avenir de la culture bretonne, pas Yannick Noah"

Les organisateurs ont également informé les différents groupes de leurs contraintes budgétaires et assument une nouvelle stratégie plus locale, moins paillettes : "Je pense que notre festival a fait le boulot sur ces têtes d'affiche pendant de nombreuses années et qu'aujourd'hui notre travail est là pour dynamiser les groupes locaux et émergents. Donc laissons les têtes d'affiche aux autres qui le font très bien. Ce que j'ai envie, encore une fois, c'est de permettre à Pêr Vari de jouer, c'est permettre à Gwennyn de créer, c'est de permettre à des gens comme TekMao de se faire connaître parce que c'est eux l'avenir de la culture bretonne, ce n'est pas Yannick Noah". Et les groupes locaux à qui on demande un effort financier comprennent-ils ? "La plupart, oui, et les rares qui ne comprennent pas ne sont pas là", conclut le directeur du festival.

Retrouvez la programmation du festival de Cornouaille 2024 et écouter Gwennyn, le live de Gaviny et Pêr Vari Kervarec