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Virus de la jaunisse : une crise sans précédent menace la betterave en Centre Val-de-Loire

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C'est une autre crise sanitaire, et celle-ci aussi est inédite : le virus de la jaunisse menace la betterave. En région Centre-Val-de-Loire, 80% des plants de betteraves sont déjà atteints, et les pertes de rendement s'annoncent majeures. La faute à l'interdiction de certains insecticides ?

 La CGB a installé des banderoles dans les champs de betterave de la région pour sensibiliser l'opinion  La CGB a installé des banderoles dans les champs de betterave de la région pour sensibiliser l'opinion
La CGB a installé des banderoles dans les champs de betterave de la région pour sensibiliser l'opinion - DR

Quand on se promène dans le Pithiverais, l'image est saisissante : les champs de betterave sont jaunes. Au printemps dernier, la plante a été victime d'un puceron qui lui a transmis le virus de la jaunisse, bloquant la photosynthèse. Conséquence : des feuilles qui perdent leur verdure, des betteraves qui ne grossissent pas, et une teneur en sucre plus faible que d'habitude. En région Centre-Val-de-Loire, 80% des plants de betteraves sont déjà atteints.

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800 à 1 000 € de perte de revenus à l'hectare

A 2 mois du début de la campagne betteravière, les prévisions sont donc déjà catastrophiques dans la région, qui compte 1 800 planteurs et 31 000 hectares de surface cultivée en betteraves. La jaunisse va provoquer au moins 40% de pertes de rendements : "Et encore, ce ne sont que les premières estimations, précise Alexandre Pelé, président régional de la CGB (Confédération générale des planteurs de betteraves). Dans les champs les plus touché, on ira à 50% de pertes de rendements. Ce qui signifie, pour l'exploitant, une perte de revenus de 800 à 1 000 € à l'hectare. C'est inédit dans la betterave qui était jusqu'ici une valeur sûre en terme de revenu agricole."

C'est en fait l'ensemble de la filière sucre-alcool qui risque d'être impacté, puisque l'activité des sucreries dépend bien sûr du niveau de production de betteraves. Depuis la fermeture de l'usine de Toury, il ne reste plus que 3 sucreries installées en région Centre Val-de-Loire (Artenay, Corbeilles-en-Gâtinais et Pithiviers-le-Vieil). "La filière est clairement en danger, avertit Alexandre Pelé. Tous les jours, des planteurs me téléphonent pour dire : "Si on ne trouve pas de solution à ce problème dès le mois de septembre, je ne sais pas si je continuerai la betterave." La situation est grave."

Les insecticides néonicotinoïdes interdits depuis 2018

Une situation que les agriculteurs relient à l'interdiction des insecticides néonicotinoïdes depuis 2 ans. Ces insecticides étaient accusés de tuer les abeilles, mais permettaient de protéger efficacement les betteraves des attaques de pucerons. "Pour moi, il n'y a aucun doute là-dessus, assène Alexandre Pelé. On a utilisé pendant plus de 30 ans cet insecticide en enrobage de semences, et cela fonctionnait. Alors que cette année, on n'a pas réussi à protéger nos cultures et les solutions alternatives, toujours à l'étude, n'aboutiront pas avant 5 ans."

Le syndicat demande donc aux pouvoirs publics une dérogation pour les prochains semis de betteraves, mais aussi une aide financière cette année pour les betteraviers les plus impactés. Une soixantaine de banderoles "Filière betterave en péril" ont été installées cette semaine dans les champs de betteraves de la région, et la CGB multiplie les rencontres pour sensibiliser les élus locaux.

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