Passer au contenu
Publicité

"Un canard n'est pas fait pour être enfermé" : des éleveurs de Dordogne contre les normes anti-grippe aviaire

Par

Même avec le vaccin contre la grippe aviaire, les éleveurs de Dordogne doivent claustrer leurs canards. Ils regrettent cette norme, qui en plus leur coûte beaucoup, expliquent-ils.

Même avec le vaccin contre la grippe aviaire, les éleveurs de Dordogne doivent claustrer leurs canards. Même avec le vaccin contre la grippe aviaire, les éleveurs de Dordogne doivent claustrer leurs canards.
Même avec le vaccin contre la grippe aviaire, les éleveurs de Dordogne doivent claustrer leurs canards. © Radio France - Emmanuel Claverie

Une semaine après la levée des derniers blocages agricoles pour exprimer leur ras-le-bol du trop-plein de normes et de rémunérations trop faibles, l'association des producteurs de canards du Périgord tenait ce vendredi son assemblée générale à Fouleix. Cet hiver, le vaccin contre la grippe aviaire est déployé dans les fermes, mais les éleveurs doivent toujours claustrer les canards, ce qu'ils dénoncent.

Publicité

Ils ont tous en tête l'épisode de grippe aviaire qui s'est étiré sur plusieurs mois il y a deux ans. Le vaccin est cette année en partie payé par l'État, l'autre partie par les groupements et les coopératives. Camille, 30 ans, a monté son exploitation d'élevage il y a quelques années à Saint-Michel-de-Villadeix, il se souvient encore devoir abattre son lot complet de volailles en avril 2022. Maintenant, il voudrait bien élever ses canards en plein air : "Aujourd'hui, on nous embête un peu avec le bien-être animal, mais le bien-être animal avec la claustration est tout à fait contradictoire. Un animal, un canard n'est pas fait pour être enfermé."

Moins de canards à élever

La claustration signifie aussi moins de canards dans les bâtiments, explique Quentin. Cet éleveur de Saint-Laurent-des-Bâtons a lui repris une partie de la ferme familiale : "Je n'ai pas le choix. Maintenant, c'est comme ça, c'est acté. C'est six [canards] au mètre carré. À la base, je faisais [un lot de] 9 000 [canards], je n'en fais plus que 7 000."

Quentin pourrait agrandir son bâtiment, mais cela demande du temps et de l'argent, ce qui manque déjà aux éleveurs avec ces conséquences de la claustration. Guillaume est éleveur et gaveur, également à Saint-Laurent-des-Bâtons, explique qu'il doit désormais pailler matin et soir son bâtiment.

loading

Plus de paille, qui coûte plus chère

Il fait les calculs : "C'est simple, je passe entre trois et quatre boules de paille par jour, je paille tous les jours, il faut compter sept jours pour une semaine, ça commence à faire. Je dois être pas loin des 200 boules de pailles rien que pour ce lot [de canards]. Et normalement 200 boules, [c'est] pour l'année." Guillaume élève 9 000 canards par lot, renouvelé tous les trois à quatre mois.

Sauf que "le coût de la paille a changé aussi", rappelle Guillaume. La faute au temps qui n'a pas permis aux céréaliers de semer. "La paille va doubler, c'est sûr", craint-il. Ces éleveurs espèrent désormais que le vaccin contre la grippe aviaire montre ses effets et qu'ils pourront éviter la claustration l'hiver prochain.

Ma France : Améliorer le logement des Français

Quelles sont vos solutions pour aider les Français à bien se loger ? En partenariat avec Make.org, France Bleu mène une consultation citoyenne à laquelle vous pouvez participer ci-dessous.

Publicité

undefined