PHOTOS - Les agriculteurs en colère déversent des légumes devant la préfecture à Avignon

Les agriculteurs de Vaucluse, du Gard, des Bouches du Rhône et de la Drome manifestaient à Avignon mardi.

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Prés de 80 tracteurs ont ralenti la circulation entre Agroparc et la préfecture de Vaucluse. Des pommes et courges pourries ont été déversées devant le portail. Des plastiques de serres et de la paille de lavande ont été brûlés devant la préfecture.

Le cortège d'agriculteurs est ensuite allé sur le parking d'Auchan - Le Pontet pour déverser d'autres déchets.
Les agriculteurs pointent la hausse de leurs coûts de production alors que la grande distribution cherche à baisser les prix.

Délégation en préfecture pour demander des aides

Une délégation d'agriculteurs de la FDSEA et des jeunes agriculteurs a été reçue en préfecture. Ils demandent que l'État et les consommateurs fassent confiance aux agriculteurs. Les syndicats agricoles réclament une aide financière pour les trésoreries des exploitants, des aménagements des versements des cotisations de mutualité sociale agricole, une année blanche pour les prêts bancaires des agriculteurs, un accès simplifié à l'aide sociale pour les agriculteurs en grande difficulté.

Marre de bosser pour rien gagner

Sur son tracteur, Thibault Rappelin a accroché une pancarte "marre de bosser pour rien gagner".  Cet éleveur de moutons à Tarascon (Bouches-du-Rhône) accuse les grandes surfaces de préférer les importations de moutons de Nouvelle-Zélande. : "l'État nous en prend beaucoup, les mairies aussi avec les taxes foncières. La MSA nous aide pas. Nos anciens vont nous laisser un patrimoine que nous ne sommes pas sûrs de garder. Aujourd'hui, les jeunes agriculteurs qui se sortent un salaire sont rares ! Heureusement qu'on a le label agneau de Sisteron, sinon, c'est pas la peine : l'agneau de Nouvelle Zélande, c'est ce que préfèrent les consommateurs, car c'est moins cher !"

Cercueil de vigneron des Côtes du Rhône

Dans les fumées devant la préfecture, Loïc Catalina, viticulteur à Lagarde-Paréol, redresse sur le plateau de son camion un cercueil, celui du dernier viticulteur des Côtes du Rhône : "les Côtes du Rhône, c'est fini à partir d'aujourd'hui. On perd de l'argent tous les jours. Le dernier vigneron des Côtes du Rhône est dans ce cercueil. La faute aux négociants qui veulent garder leur marge en vendant à la grande distribution qui achète le vin à bas prix. Sur la commune à côté de Lagarde-Paréol, quatre jeunes arrêtent leur exploitation et moi-même je me pose énormément de question".

Soutien des étudiants en agronomie

Même les étudiants en agronomie s'inquiètent comme ce gardois, Baptiste Caffarel était dans le cortège : "je suis fils d'agriculteur. Quand il n'y aura pas d'agriculteurs, ils n'auront pas besoin d'ingénieurs pour les conseiller. Le vin ne se vend plus. C'est très inquiétant. Je ne reprendrai pas les terres de mon père à Saint André-de-Roquefure (Gard). Il refuse que je le fasse. J'aime la viticulture et l'agriculture mais je ne veux pas courir le risque financier de reprendre les terres de mon père".