Pédicure bovin : en Ille-et-Vilaine, ce Breton remet sur pied des vaches qui boitent

C'est une profession insolite et méconnue du grand public, mais essentielle pour l'éleveur attaché au bien-être de ses animaux, il s'agit du métier de pédicure bovin. Dominique Poirier s'est installé il y a une dizaine d'années avec son épouse à Lécousse près de Fougères. Accompagne d'un salarié, il se déplace tous les jours, dans un rayon de 50 kilomètres autour de Lécousse, chez des exploitants agricoles qui le contactent pour soigner les vaches victimes de plaies, d'infections ou d'eczéma aux pattes. Une partie de l'Ille-et-Vilaine, un peu la Loire-Atlantique, le sud-Manche ou l'ouest de la Mayenne sont ses territoires d'intervention.

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À Balazé, des vaches en souffrance

Au GAEC La Bassetière à Balazé près de Vitré (Ille-et-Vilaine), une vache vient d'entrer dans une cage de contention où l'animal est bloqué. C'est indispensable pour soigner l'une de ses pâtes par l'arrière. "Elle peut avoir une infection sous les onglons", explique Dominique Poirier. "Quand elle marche, elle appuie dessus, ça crée une forte pression et la vache a mal". Les onglons, c'est le double sabot des bovins. Il va falloir d'abord tailler la coupe supérieure de la corne avant de soigner ou éventuellement d'enlever un ulcère. Puis dernière étape, la pose d'un sabot sur l'onglon qui n'est pas touché. Quand la vache est libérée, elle repart soulagée dans la stabulation.

Une lactation touchée

Une nouvelle vache rentre dans la cage, elle a une sorte d'eczéma sous une patte. "Elle a surtout de la dermatite digitée. C'est pour ça aussi qu'on a fait des pansements, on va les laisser pendant deux jours pour sécher cette dermatite et en espérant qu'elle ne revienne pas", détaille Dominique Poirier. "Généralement, la dermatite revient à peu près toutes les trois semaines. L'éleveur doit traiter régulièrement pour ne pas que cette forme d'eczéma revienne." À cause de cette dermatite, de plaies, mais aussi d'autres infections diverses, les vaches ne sont pas bien, elles boitent ou piétinent. Du coup, ces souffrances les gênent pour aller manger ou boire. Elles ne vont pas d'elles-mêmes vers le robot de traite et la lactation s'en trouve affectée.

Une passion

Dominique Poirier a recruté à la rentrée Allan Chopin, un jeune de 22 ans qu'il forme à la profession de pédicure bovin. Il a fait des études en agriculture jusqu'à la licence. "J'avais besoin d'être en contact avec les agriculteurs et de faire de cette passion pour l'agriculture mon métier." Une passion toujours intacte pour Dominique Poirier, même si la concurrence est de plus en plus rude dans les campagnes, car la profession s'est considérablement développée ces dernières années. "Je voulais être avec les vaches et j'aime le contact avec les animaux. J'aime découvrir toutes ces races comme la noire ou la normande."

Il faut aimer aussi bouger tout le temps, car après Balazé, Dominique Poirier et Allan Chopin iront à la Noë-Blanche Noyal-sur-Vilaine, Liffré et Montreuil-des-Landes.