Panneaux retournés en Ille-et-Vilaine : pour les Jeunes agriculteurs, "on marche sur la tête"

Vous l'avez sans doute remarqué, des dizaines de panneaux d'entrées et de sorties de communes sont retournés. Il s'agit d'une action nationale inédite menée par les Jeunes agriculteurs, et qui va se poursuivre durant le mois de décembre. En Ille-et-Vilaine par exemple, les trois quarts des communes ont été visitées par les JA. Beaucoup de maires les soutiennent. Leur slogan : "On marche sur la tête". Ils dénoncent des normes environnementales de plus en plus contraignantes et des contradictions avec les réalités du monde agricole.

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Irodouër, Romillé et les autres

À Irodouër, une commune rurale de 2.300 habitants située près de Montauban-de-Bretagne, tous les habitants savent que les panneaux d'indication sont à l'envers et personne n'est choqué. "Ça interpelle et quand on suit l'actualité, on sait pourquoi cette action est menée", estime Antoine. "Ce sont les agriculteurs" rétorque Louise, une retraitée, "ce n'est pas surprenant, on marche tellement sur la tête".

Les JA, soutenus par la Fnsea, le syndicat majoritaire, dénoncent "le ras-le-bol des normes et les décisions prises sans consultation de la profession", comme l'explique Cyrille Herbert, coprésident des JA en Ille-et-Vilaine et éleveur laitier à Saint-Brice-en-Cogles. "Par cette action, on ne gêne personne, mais on interpelle beaucoup de monde" car "la visibilité de ce mouvement inédit est une réussite ". À Saint-Brice-en-Cogles, sa commune, les panneaux sont aussi retournés.

Faire pression

Juste à côté d'Irodouër se trouve la commune de Romillé qui elle fait partie de Rennes Métropole dont les services ont remis les panneaux à l'endroit. Le maire Henri Daucé, agriculteur à la retraite, soutient le mouvement des JA, mais il apporte quelques nuances. "Sur le mode opératoire, c'est une réussite. Il y a des contradictions et les JA ont raison de mettre le doigt sur ces contradictions", relève l'élu, "mais il faut que les Jeunes agriculteurs donnent un sens à leurs actions, vers quoi ils veulent aller. Ils ressentent l'environnement comme une contrainte alors qu'ils devraient le ressentir comme un encouragement".

De leur côté, les Jeunes agriculteurs restent déterminés, forts du succès de leurs actions partout dans l'hexagone. "On veut faire pression sur les politiques, d'abord les élus locaux, puis les parlementaires pour que ça remonte ensuite et rapidement jusqu'au gouvernement", espère Cyrille Herbert.