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Les pêcheurs nordistes "plus qu'inquiets" face aux nouvelles interdictions de pêche dans les eaux anglaises

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Le terrain se réduit pour les pêcheurs du Nord et du Pas-de-Calais. Dès ce vendredi 22 mars, le Royaume-Uni interdit la pêche dans 13 nouvelles aires marines protégées, dont trois se trouvent dans la zone de travail des pêcheurs de la région.

Le port de Boulogne est le premier port de pêche en France. Le port de Boulogne est le premier port de pêche en France.
Le port de Boulogne est le premier port de pêche en France. © Maxppp - Leyla Vidal

Le couperet va tomber ce vendredi 22 mars, pour les pêcheurs du Nord et du Pas-de-Calais : le Royaume-Uni interdit la pêche dans 13 nouvelles aires maritimes protégées, dont trois sont en Manche et en mer du Nord, dans les zones où travaillent les pêcheurs de la région.

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Ces nouvelles aires protégées doivent permettre de préserver la biodiversité, comme les anémones, les coraux, les éponges de mer par exemple. Sauf qu'elles privent les 110 bateaux du Nord et du Pas-de-Calais de zones stratégiques, puisqu'ils y pêchent par exemple l'encornet ou le maquereau. De quoi fragiliser, encore, l'économie du port de Boulogne, premier port de pêche de France, après la bataille des licences de pêche suite au Brexit.

30% du chiffre d'affaires annuel

"C'est comme si vous aviez un jardin, et que vous ne pouviez pas aller dans certaines zones de votre jardin", résume Vincent Margollé, marin pêcheur à Etaples. Tous les lundis, il embarque pour la semaine à bord du chalutier familial, le Nicolas-Jeremy, et longe les côtes anglaises, dans ces zones où sa famille travaille depuis des générations.

Désormais, il faudra par exemple faire sans la zone de Goodwin Sands, 150 km² au large de Calais, très prisée l'hiver pour la pêche à l'encornet. Et Vincent Margollé a fait le calcul : pendant la période hivernale, cela amputera le chiffre d'affaires de 60%. "Nous, ces zones protégées, ça représente quand même 30% du chiffre d'affaires annuel", lâche-t-il.

Plutôt que de se confronter aux gardes-pêche britanniques, le pêcheur devra s'adapter, dans une mer déjà surfréquentée. "On va se retrouver toute la flottille dans des petites zones. Déjà que le détroit du Pas-de-Calais est assez étroit, ça va être un bordel sans nom", continue Vincent Margollé.

"Il faut laisser travailler les gens !"

Depuis qu'il a commencé il y a 15 ans, le trentenaire a vu les restrictions se succéder. "L'écologie, il en faut, mais il faut laisser travailler les gens. Le but, c'est de perpétuer le métier, pas de tout détruire. Je commence à me poser de sacrées questions sur l'avenir", s'inquiète le pêcheur.

Son père, Bruno Margollé, se dit lui "plus qu'inquiet". "On va se retrouver dans des problématiques de cohabitation, parce qu'il n'y a pas que les chalutiers", explique le président de la Coopérative Maritime Etaploise, de la Fédération nationale des organisations de producteurs de la pêche artisanale, et vice-président du comité national des pêches, qui cite les autres bateaux de pêches, mais aussi les projets éoliens à venir, au large de Dunkerque par exemple. "Aujourd'hui, on n'a plus de place !", abonde-t-il.

Les représentants des pêcheurs demandent aux pouvoirs publics de trouver des compromis, comme pouvoir pêcher dans ces zones à certaines périodes ou avec des chaluts qui ont moins d'impact sur les sols.

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