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Les agriculteurs de Dordogne peuvent désormais piéger les sangliers sous conditions

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À compter du 1ᵉʳ avril et jusqu'au 14 août, les agriculteurs de Dordogne vont pour la première fois pouvoir piéger les sangliers. Un piégeage très encadré et limité cette année à 97 communes. Une expérimentation, menée par la Chambre d'agriculture, a permis de tester l'efficacité des dispositifs.

Sangliers dans un élevage du Périgord Sangliers dans un élevage du Périgord
Sangliers dans un élevage du Périgord © Radio France - Emmanuel Claverie

C'est une petite révolution pour les agriculteurs de Dordogne. Un arrêté préfectoral autorise désormais le piégeage des sangliers du 1ᵉʳ avril au 14 août 2024, dans des conditions très encadrées. "Les agriculteurs vont pouvoir aussi participer à l'effort collectif de gestion de la faune sauvage et du sanglier en particulier pour réduire les dégâts", se félicite Alexis Cornuez, en charge à la chambre d'agriculture du dossier des dégâts de gibier sur le département de la Dordogne. "Les dégâts sont importants, et aucune culture n'est désormais épargnée" constate Yannick Francès, le vice-président de la Chambre d'agriculture. Les céréales, les fruitiers, la vigne, l'élevage ont à pâtir des dégâts que provoquent les sangliers, de plus en plus nombreux, en raison notamment de conditions climatiques qui leur sont de plus en plus favorables. "Nous avons pu mettre en place des moyens complémentaires à la chasse" explique Yannick Francès. "Les chasseurs vont prélever leurs 20. 000 sangliers cette année, mais cela ne suffit pas. Il faudrait arriver à 30.000 sangliers prélevés sur le département de la Dordogne. Nous cherchons des solutions et le piégeage en est une".

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Laurent Dufour, éleveur à Saint-Sauveur-Lalande, devant le piège qu'il a testé dans ses prairies.
Laurent Dufour, éleveur à Saint-Sauveur-Lalande, devant le piège qu'il a testé dans ses prairies. © Radio France - Emmanuel Claverie

Une expérimentation menée pendant trois ans

Mais avant que ne débute cette campagne de piégeage, la Chambre d'agriculture de la Dordogne a mené pendant trois ans une expérimentation discrète auprès d'agriculteurs volontaires. Laurent Dufour en fait partie. Cet éleveur de vaches limousines de Saint-Sauveur-Lalande dans le Bergeracois en avait assez de voir ses prairies transformées en champs de pommes de terre. Il a donc testé un piège filet d'une dizaine de mètres de diamètre. "C'est une sorte de nasse", explique l'éleveur. "L'animal va soulever le filet, va pénétrer dans le piège et il ne fera jamais l'action nécessaire pour pouvoir en sortir. Et pendant qu'il est pris à l'intérieur du piège, ça n'empêche pas ses congénères de venir se faire piéger en suivant". Un piège dont il a pu constater l'efficacité. "La première année d'expérimentation sur une petite période, j'avais un lot de quatorze sangliers et nous avons attrapé les quatorze. Sur le mois qui a suivi, la zone est restée tranquille au niveau dégâts des sangliers. Mais la nature a horreur du vide et au bout d'un mois, les congénères sont revenus. Mais je n'étais plus en période de piégeage".

Agriculteur-éleveur à Mareuil-en-Périgord, Jêrôme Raymondeau a, lui aussi, testé pendant trois ans les pièges à sangliers. "Dans les jours qui ont suivi la pose du piège, j'en ai prélevé quelques-uns et au bout de quelque temps, j'avais prélevé la compagnie entière et les dégâts se sont stoppés au niveau de mes parcelles de culture et j'ai pu sauver ma parcelle de blé, sans dégâts". En 2023, les dix piégeurs ont ainsi pu capturer une trentaine d'animaux.

Un piégeage très encadré

Mais attention, ce piégeage, réalisé hors période de chasse, est très encadré. "Il faut être un piégeur agréé et formé spécialement pour l'abattage du sanglier", détaille Alexis Cornuez, en charge à la chambre d'agriculture du dossier des dégâts de gibier sur le département de la Dordogne. "Il faut être équipé d'un piège et être situé sur une commune identifiée. Il y en a 97 actuellement en Dordogne. Et après autorisation de la DDT et on peut se lancer".

97 communes, alors que les dégâts de sangliers les concernent toutes, cela peut paraître peu, mais ce n'est qu'un début, explique Yannick Francès, le vice-président de la Chambre d'agriculture de la Dordogne. "En fait, les 97 communes sont choisies par rapport aux dégâts qui ont été indemnisés par la Fédération de chasse ou alors ceux qui ont été signalés sur le site de la Chambre d'agriculture. Aujourd'hui, nous pourrions piéger sur l'ensemble du département si les agriculteurs signalent ces dégâts. C'est ce que nous leur demandons de faire pour pouvoir mettre ces moyens complémentaires pour éradiquer cette population".

La Chambre d'agriculture propose d'accompagner les agriculteurs souhaitant se lancer dans le piégeage, en fournissant par exemple les plans des pièges qui peuvent être fabriqués, ou en effectuant des achats groupés de filets notamment.

La liste des 97 communes concernées par le piégeage
La liste des 97 communes concernées par le piégeage © Radio France - Emmanuel Claverie

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