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Landes : chasser les blaireaux pour limiter la propagation de la tuberculose bovine

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La préfecture des Landes vient de prendre un arrêté qui autorise à chasser les blaireaux. Une mesure pour tenter de limiter la population de cet animal, qui transmet la tuberculose aux élevages bovins du sud du département. Ces derniers mois, sept cheptels ont été touchés.

Les blaireaux prolifèrent dans le sud des Landes et transmettent la tuberculose bovine. Photo d'illustration. Les blaireaux prolifèrent dans le sud des Landes et transmettent la tuberculose bovine. Photo d'illustration.
Les blaireaux prolifèrent dans le sud des Landes et transmettent la tuberculose bovine. Photo d'illustration. © Radio France - Philippe Clément

C'est une petite bête au museau noir et blanc à l'origine de bien des tracas pour nos éleveurs landais : les blaireaux. Comme les renards et les sangliers (et plus globalement, la faune sauvage), ces animaux ont la particularité de porter (et par extension, de transmettre) la tuberculose bovine. Cette maladie n'est que très peu présente en France. Sauf dans quelques régions, comme la Nouvelle-Aquitaine, qui concentre 90 % des cas. Une maladie maintenant bien installée dans le sud des Landes. Rien que ces derniers mois, lors de la dernière campagne*, sept élevages ont été recensés porteurs de la tuberculose. La préfecture landaise vient de prendre un arrêté (daté du 5 mai) qui autorise à chasser les blaireaux dans cette zone, une autorisation renouvelée chaque année.

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Des animaux très malins

Avec le blaireau, la chasse s'assimile plutôt à une traque. "C'est une espèce qui se déplace uniquement la nuit. Il est très très rare de pouvoir rencontrer un blaireau dans la nature le jour, relate Jean-Luc Dufau, le président de la fédération des chasseurs dans le département. Ils se cachent dans des terriers, souvent difficilement atteignables, dans des côteaux par exemple". Leur façon de les chasser ? Le piège, installé dans ces terriers justement, seule technique autorisée, l'animal reste une espèce protégée ailleurs en France. Chaque matin, des chasseurs, bénévoles - il y a un référent par commune touchée -, relèvent ces pièges.

Mais c'est insuffisant. Le blaireau n'a pas de prédateur, il prolifère à gogo. Et la maladie avec. "Vous tuez un blaireau, d'accord. Il est porteur de la maladie, très bien, raconte Denis Lafargue, élu à la Chambre d'agriculture des Landes, en charge du volet "chasse". Mais si un autre arrive dans le même terrier, il peut être contaminé. Sans moyen de désinfection des terriers, on n'y arrivera pas."

Des éleveurs impuissants

Lui préconise l'éradication de l'animal dans cette zone des Landes, Chalosse et Tursan. Car quand un blaireau contaminé boit dans des points d'eau naturels, il contamine l'eau dans laquelle boivent aussi les bovins. Il est maintenant recommandé aux éleveurs d'empêcher leurs bêtes de s'abreuver dans ces points d'eau, et de les hydrater avec une eau différente, via des citernes. Seule action que peuvent faire les professionnels, qui se sentent globalement bien impuissants. "La tuberculose, c'est une menace qui plane tous les ans. Une année, on se dit "ouf, c'est passé, on est tranquilles. Pour un an. L'année d'après, on remet ça. Tout le travail d'une carrière peut être remis en cause du jour au lendemain", conclut l'éleveur François Souarn, également spécialiste "bovin" à la Chambre d'agriculture.

Si cette maladie ne fait rien aux blaireaux, aux bovins, c'est une autre affaire. Une fois contaminée, la bête devient invendable (la maladie est transmissible à l'homme). L'éleveur n'a d'autre choix que de l'abattre. Il faut même parfois se séparer de tout le troupeau si trop d'animaux ont été contaminés. Ensuite, l'activité ne peut pas redémarrer avant un an, au mieux, à l'issue de tout un protocole sanitaire drastique à respecter.

*Le sud des Landes est recensé comme zone à risque de la tuberculose bovine. Chaque année, près de 400 élevages sont testés pour détecter la maladie.

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