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La nouvelle éco - un rendement en baisse de 15% cette année pour les récoltes en Côte-d'Or

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Sécheresse, guerre en Ukraine, hausse des prix de l'énergie, engrais...les marchés des produits agricoles sont secoués dans tous les sens depuis de longs mois. Quelle est la situation en Côte-d'Or en pleines moissons d'automne ? On fait le point avec le responsable "marchés" de Dijon Céréales.

Champs de blé à Quetigny Champs de blé à Quetigny
Champs de blé à Quetigny © Radio France - Philippe Renaud

Le secteur agricole est à la fois dépendant des caprices de la météo, mais aussi du contexte géopolitique mondial qui influe sur les prix des produits agricoles. Les moissons d'automne sont en cours, voire se terminent en Côte-d'Or. Quels sont les premiers constats et quelles sont les perspectives pour nos agriculteurs ? On fait le point avec Victor Moulins, le responsables des marchés à Dijon Céréales

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Quel est l'impact de la sécheresse sur les récoltes en Côte-d'Or ? 

Depuis le mois d'avril mai et la phase de croissance et de remplissage des céréales, il y a eu peu d'eau donc une baisse des rendements et une baisse de la collecte qui devrait s'afficher autour de -15% cette année. 

Cela concerne l'ensemble des récoltes de l'année ou seulement les récoltes d'automne ? 

C'est une baisse globale sur l'ensemble des récoltes, les cultures d'hiver comme le blé, l'orge et le colza tirent un peu plus leur épingle du jeu puisque le cycle de production est plus long. En revanche, pour les cultures d'automne qui sont récoltées à partir de maintenant comme le maïs, le tournesol et le soja, la baisse en quantité est beaucoup plus importante puisque ces cultures ont fortement subi les périodes de canicule des mois de juillet et août. 

Quand vous parlez d'une incidence de 15%, ça concerne également les prix ? 

L'incidence de 15 %, c'est en potentiel de récolte par rapport à l'année dernière. Les cours des céréales et des oléagineux ont marqué une forte hausse suite à la guerre qui a été déclenchée entre la Russie et l'Ukraine fin février. Depuis, les nouvelles récoltes arrivent, les corridors d'exportation se mettent en place. Ce qui fait qu'aujourd'hui, à l'instant, où je vous parle, les cours sont revenus au niveau d'avant la guerre. Il y a cette tension géopolitique qui nous impacte beaucoup sur les marchés, mais il y a aussi une réelle tension fondamentale puisque, jusqu'ici, on avait une hausse de la consommation de céréales dans le monde avec une production qui subit fortement les incidents climatiques. 

Est ce que dès maintenant, vos producteurs changent leur culture pour s'adapter à ce contexte d'inflation et de guerre en Europe ou ça n'a pas vraiment changé les choses chez nous ? 

Pour conserver la biodiversité et conserver aussi le potentiel de rendement, il faut alterner entre les cultures. Et ce n'est pas forcément si facile de changer la rotation des cultures. On a parlé des marchés des céréales qui sont fortement volatiles et qui restent sur des niveaux relativement élevés. Mais c'est le cas aussi du marché des engrais qui est très, très important. En plus du prix, il y a potentiellement un risque sur les disponibilités d'engrais indispensables pour maintenir un potentiel de rendement. Cette inquiétude sur les disponibilités d'engrais peut effectivement conduire les agriculteurs à modifier un peu leur d'assolement, puisque l'engrais a un fort impact sur le coût de production de chaque culture. 

Pour une coopérative comme Dijon Céréales, une hausse des prix, c'est une bonne chose ? 

Cela dépend de qu'elle hausse il s'agit. Une hausse des marchés des céréales, c'est forcément positif. Une hausse des prix des engrais et autres coûts, ce n'est pas positif puisque ça compresse fortement les résultats économiques de nos exploitations. On essaie de sécuriser la marge de l'agriculteur et donc l'alimentation du marché local et international.

Le secteur agricole touché aussi par la hausse des prix de l'énergie

Pour Dijon Céréales, la hausse des prix de l'énergie ne passe pas non plus inaperçue, puisqu'elle affecte directement les transports, mais pas seulement. "On est beaucoup plus affecté sur la partie gaz et coûts de transport. Effectivement, notre métier, c'est de collecter les céréales des agriculteurs, les remettre aux normes, donc les trier, ce qui consomme de l'énergie, de l'électricité, les sécher pour les cultures d'automne, ce qui consomme du gaz et ensuite les transporter, ce qui consomme du gazole. Donc effectivement, nos coûts de transport vont fortement également monter pour cette année." reconnait Victor Moulins, tout en précisant que l'entreprise fait tout pour conserver les marges des agriculteurs afin de sécuriser la production.  

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