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VIDÉO - "Je me demande si ce n'était pas ma dernière année" : l'orage de grêle accable les viticulteurs de Dordogne

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Plus de 1.000 hectares de vignes ont été défigurés par l'orage de grêle qui a traversé le Bergeracois dimanche 5 mai. Des vignobles entiers sont détruits, dont celui de Lionel Jourdas, qui produit du vin de l'appellation Monbazillac à Gageac-et-Rouillac.

Lionel Jourdas inspecte avec dépit ses feuilles de vigne, déchiquetées par les grêlons. Lionel Jourdas inspecte avec dépit ses feuilles de vigne, déchiquetées par les grêlons.
Lionel Jourdas inspecte avec dépit ses feuilles de vigne, déchiquetées par les grêlons. © Radio France - Marie-Astrid Guégan

De loin, les vignes de Lionel Jourdas semblent encore avoir de belles feuilles vertes. Mais quand le viticulteur s'approche pour les inspecter, il voit qu'elles ont toutes été déchiquetées par les grêlons. Les douze hectares de son "Domaine des Cailloux", à Gageac-et-Rouillac (Dordogne), ont été ravagés par le violent orage de grêle qui a traversé le Bergeracois dimanche 5 mai.

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Plus de 1.000 hectares dévastés dans le Bergeracois

Plus de 1.000 hectares ont été détruits en quelques minutes dans le vignoble de Bergerac, selon Laurence Rival, présidente de la Fédération des vins de Bergerac et Duras. Cela représente un hectare sur dix détruit à plus de 70 %. Les communes de Saussignac, de Pomport, de Lamonzie-Saint-Martin ou de Gageac-et-Rouillac sont les plus touchées.

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Des vignobles entiers ont été dévastés, comme c'est le cas chez Lionel Jourdas. "Sur une vingtaine de grappes, il en reste une et demi, décrit le viticulteur en arrachant, dépité, des feuilles de vigne abîmées. Là, c'est vraiment tout haché menu. On n'a pas trop de mots pour se rassurer. On se dit qu'une année de travail s'envole. C'est un coup de massue".

70.000€ de chiffre d'affaires perdu

Le peu de grappes qu'il reste risque de tomber ou d'attraper le mildiou, ce champignon dévastateur qui s'étend par temps doux et humide, "parce qu'on a eu quand même plus de 40 millimètres d'eau durant cet épisode". La récolte de cette année est donc foutue. Ça représente une perte de 70.000 € de chiffre d'affaires.

Après le passage de l'orage, il ne reste que quelques grappes naissantes, qui risquent encore de tomber dans les prochains jours ou d'attraper le mildiou.
Après le passage de l'orage, il ne reste que quelques grappes naissantes, qui risquent encore de tomber dans les prochains jours ou d'attraper le mildiou. © Radio France - Marie-Astrid Guégan

Heureusement, Lionel Jourdas avait souscrit à une assurance en 2017, suite à l'épisode de gel national. "Mais avec le taux de franchise élevé, ça ne couvrira même pas 50% de mon chiffre d'affaires". Et il y a tellement de dégâts que ça menace aussi la récolte de l'an prochain, "vu toutes les traces de grêle sur les bois". Donc Lionel va sortir son pulvérisateur pour traiter la vigne, il faut l'aider à cicatriser. Mais pour ça, la pluie doit d'abord s'arrêter.

"La viticulture, un métier d'avenir ? Je n'en ai plus l'impression"

En attendant, Lionel Jourdas désespère. Il en a ras-le-bol de subir la météo : "Tous les ans, on est impacté soit par le gel, soit par la grêle, soit par les maladies comme le mildiou. Depuis 2017, année du gel national jusqu'à aujourd'hui, en huit ans, j'ai été impacté sur six récoltes".

"On va essayer de faire en sorte que la vigne reprenne, mais on baisse les bras quand même, se désole celui qui incarne la cinquième génération de viticulteurs de sa famille sur la propriété. Je me demande si ce n'était pas ma dernière année. À un moment donné, on a une famille, on a pas mal de choses à gérer, et on se demande : 'est-ce que la viticulture est un métier d'avenir ?' Je n'en ai plus trop l'impression".

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