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Faut-il craindre une pénurie de moutarde ? Les entreprises appellent à la "responsabilité des consommateurs"

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La production de moutarde en Bourgogne est mal en point à cause des aléas climatiques et de la guerre en Ukraine. En ce mois de mai 2022, plusieurs entreprises constatent la pénurie de graines de moutarde mais ne veulent pas encourager les "achats panique" en rayon.

Vente de pots de moutarde de la région, ici en centre-ville de Dijon, décembre 2021. Vente de pots de moutarde de la région, ici en centre-ville de Dijon, décembre 2021.
Vente de pots de moutarde de la région, ici en centre-ville de Dijon, décembre 2021. © Radio France - Stéphanie Perenon

Vous l'avez peut-être constaté, les étals de moutarde dans les boutiques ont du mal se remplir. C'est à mettre sur le compte d'une pénurie de graines de moutarde qui ralentit toute la production du condiment en Bourgogne. Ces graines viennent pour une grande partie du Canada mais aussi directement de Bourgogne, touchée par le dérèglement climatique.

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Ces difficultés avaient pu être anticipées, sans être vraiment empêchées par l'entreprise Reine de Dijon. "Cela fait trois ans que les récoltes ne sont pas très bonnes à cause des aléas climatiques et c'est ce qui fait qu'on n'a pas de stock de sécurité qui nous permettrait d'attendre une bonne récolte", constate le directeur général Luc Vandermaesen.

Une production réduite d'un quart

La prochaine récolte sera donc décisive, elle aura lieu en juillet, sauf que la météo de ce mois de mai ne le rassure pas vraiment : "En Bourgogne, on a eu une pluviométrie correcte au printemps, les champs ne sont pas à sec mais la situation peut changer en deux mois", s'inquiète Luc Vandermaesen. Il le reconnaît, la situation est "difficile" et le manque de pots de moutarde dans les rayons n'est pas à exclure.

Car la moutarde de la marque Reine de Dijon provient essentiellement de graines bourguignonnes. Celles venues du Canada servent à d'autres moutardes vendues à des industriels en ingrédient. Actuellement, la production de l'entreprise est réduite de 20 à 25 %. Il est en plus impossible de se rabattre sur d'autres sources d'approvisionnement, à cause de la guerre en Ukraine.

Ne pas alimenter la psychose

"On aurait pu demander à des agriculteurs russes et ukrainiens de faire pousser de la graine brune, ils font déjà de la jaune. Mais cette option-là est totalement exclue compte tenu du contexte", reconnaît le directeur général. Cette guerre est aussi à l'origine d'augmentations de certains produits, ce qui handicape une autre entreprise du secteur, Fallot. Elle ne se risque pas à parler de "pénurie" mais reconnaît une hausse continue du prix des emballages, qui pèse sur les coûts de production.

Les entreprises sont assez frileuses à communiquer sur le sujet, surtout pour ne pas alimenter de psychose parmi les consommateurs. "Il faut être raisonnable, demande Luc Vandermaesen, ne pas acheter deux pots quand on n'en a vraiment besoin que d'un", cela ne ferait alimenter que la pénurie, comme avec l'huile de tournesol.

Face à cette situation, les entreprises tentent de relocaliser une partie de la production de graines de moutarde dans la région mais dans des zones qui seraient moins soumises aux intempéries ou aux épisodes de sécheresse. Elles travaillent aussi sur des variétés qui seraient moins endommagées par des insectes ou des nuisibles.

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