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Dordogne : la tuberculose bovine se propage dans le sud du département

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Si jusqu'à présent, la tuberculose bovine touchait principalement le nord de la Dordogne, de plus en plus sont découverts au sud. A Saint-Laurent-la-Vallée, la moitié des exploitations sont contaminées en deux ans.

La moitié des élevages de Saint-Laurent-la-Vallée sont touchés en deux ans. La moitié des élevages de Saint-Laurent-la-Vallée sont touchés en deux ans.
La moitié des élevages de Saint-Laurent-la-Vallée sont touchés en deux ans. © Radio France - Charlotte Jousserand

Le nombre de foyer de tuberculose bovine continue d'augmenter en Dordogne. Cette maladie qui touche les troupeaux sans être transmissible à l'homme touche 24 exploitations désormais (18 en mars dernier) alors que les dépistages sont toujours en cours dans les élevages de la région. Pour la première fois, la moitié des élevages sont touchés à Saint-Laurent-la-Vallée dans le Périgord Noir. Un en 2019, trois au cours des dépistages de l'année 2020 dont dont celui de Pascal Saphary et de Sybille Roland.

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4 vaches positives mais la moitié du troupeau abattu

Les tests annuels sur la tuberculose bovine, ont détecté quatre cas dans l'exploitation des Mazades en mars dernier. Les vaches testées positives ont été abattues mais Pascal Saphary a dû envoyer à l'abattoir près de la moitié de son troupeau : 26 autres vaches et 34 veaux pour éviter de contaminer l'ensemble de son cheptel. Une mesure radicale mais nécessaire car avant de pouvoir reconstituer son troupeau, les services vétérinaires doivent vérifier qu'il n'y a plus aucun cas avec une série de trois tests espacés de deux mois chacun. Le second test est prévu pour septembre.

Le blaireau dans le viseur des agriculteurs

Le préfet de la Dordogne est venu sur place, visiter l'exploitation de Pascal Saphary et de Sybille Roland mais aussi rencontrer les représentants du syndicat de la Coordination rurale de Dordogne. Selon le syndicat agricole, on ne peut pas accuser les éleveurs d'avoir transmis la maladie : "les animaux sont testés avant d'arriver dans les élevages et ici, il y a une faible densité d'élevage, le troupeaux sont séparés par des haies donc il ne peut pas y avoir de contamination fil à fil" explique Eric Chassagne, le président de la Coordination rurale en Dordogne. 

Sur ces 45 vaches, Pascal Saphary a dû en abattre 26.
Sur ces 45 vaches, Pascal Saphary a dû en abattre 26. © Radio France - Charlotte Jousserand

"Il n'y avait pas de cas ici, et la maladie est quand même apparue et s'est propagée", continue Eric Chassagne. Selon le syndicat, le gibier est la source de propagation "il y a le blaireau, le renard, le sanglier ou les cervidés, ils passent les clôtures et viennent s'abreuver dans les abreuvoirs des vaches et ils peuvent être des moyens de propagation de la maladie". La Coordination rurale demande le piégeage de ces animaux aux abords des exploitations touchées par la maladie pour éviter une explosion des foyers. 

Le blaireau, un facteur de risque assez faible selon les services de l'Etat

Selon Frédéric Piron, directeur de la Direction Départementale de la Cohésion Sociale et de la Protection des Populations, la contamination à la tuberculose bovine est un sujet beaucoup plus complexe et on ne peut pas pointer du doigt le blaireau ou le gibier de manière générale. Historiquement rappelle Frédéric Piron, ce sont les bovins qui ont transmis cette maladie à la faune sauvage et dans un second temps, il peut arriver que le gibier re-contamine les cheptels mais "de très loin ce sont des contaminations entre bovins" même s'il existe aussi un risque de contamination via le gibier.

Selon lui, le sanglier est principalement "un révélateur de la présence" de la maladie. Le blaireau lui "peut être facteur de transmission de la maladie car il peut accéder à l'alimentation des bovins mais cela dit c'est un facteur de risque assez faible de la propagation de la maladie". 

Une menace pour l'ensemble de l'élevage bovin du Périgord

A ce jour, 24 foyers ont été contaminés en 2020 en Dordogne mais la campagne de dépistage des 120.000 animaux n'est pas terminée. Eric Chassagne est inquiet pour la suite : "si le nombre de cas dépasse un certain seuil, on ne pourra plus exporter en dehors de la région, hors les producteurs périgourdins vendent bien au-délà de la Nouvelle-Aquitaine". 

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