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Crise agricole : "Ça devient très complexe de s'y retrouver" témoigne un spécialiste des réglementations

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Alors que les agriculteurs mobilisés depuis plusieurs jours pointent du doigt les réglementations qui s'appliquent dans les exploitations, Anthony Charbonnier, chargé d'étude à la Chambre d'agriculture à Quimper, est sur France Bleu Breizh Izel ce jeudi.

Illustration. Illustration.
Illustration. © AFP - Vincent Feuray

Il consacre un tiers de son temps à remplir des papiers pour les agriculteurs. Anthony Charbonnier est chargé d'étude "politiques environnementales et réglementaires" à la Chambre d'agriculture à Quimper. Ce jeudi, alors que les agriculteurs restent mobilisés dans toute la France et notamment en Bretagne, il témoigne sur France Bleu Breizh Izel. Lui-même a bien du mal à s'y retrouver.

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"Quand on articule à la fois les plans prévisionnels de fumure (amélioration des terres par le fumier, NDLR), les cahiers de "ferti", la déclaration PAC (politique agricole commune, NDLR) et éventuellement en plus une mesure agroenvironnementale et climatique (MAEC), pour ceux qui en ont une : ça devient très complexe aujourd'hui de s'y retrouver" explique Anthony Charbonnier. La gestion des prairies est au cœur du problème pour le chargé d'étude : "D'un côté, on a des taux de prairie permanente à respecter. Les paiements verts dépendent de trois voies distinctes. De l'autre côté, des obligations dans la PAC liées au maintien des prairies permanentes". D'après le chargé d'études, certains agriculteurs se retrouvent coincés et sans solution satisfaisante.

Stéphane Cornec, éleveur à Plonéis, fait partie des agriculteurs qui font appel à l'expertise d'Anthony Charbonnier pour remplir ses démarches administratives
Stéphane Cornec, éleveur à Plonéis, fait partie des agriculteurs qui font appel à l'expertise d'Anthony Charbonnier pour remplir ses démarches administratives © Radio France - Thomas Biet

"Pour éviter des contraintes, on voit des exploitants casser leur prairie permanente"

En Bretagne, le retournement des prairies permanentes est soumis à autorisation depuis le 31 octobre 2023. "Ce que l'on voit le plus actuellement, c'est que, pour éviter des contraintes administratives, une demande nécessaire, voire une interdiction demain de casser ces prairies qui ont plus de cinq ans, l'exploitant va casser sa prairie avant les cinq ans. Alors que normalement, dans un système classique sans contrainte, il l'aurait conservée".

Anthony Charbonnier souligne combien "la multiplicité des règles, la multiplicité des cas, font qu'à la fin, on arrive à tellement de règles, tellement de critères, de dates, de doses, de règles de calcul qu'à un moment, même pour l'administration, répondre à toutes les questions qui se posent, ça devient compliqué". Et de conclure : "On a voulu régler de gros excès passés là où il n'y avait pas ou peu de règles, mais on est peut-être arrivé trop loin".

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