Colère des agriculteurs : la Confédération Paysanne se "met à poil" au Carrefour de Lescar

"La grande distribution nous met à poil !". Littéralement, puisqu'une quarantaine d'agriculteurs membre du syndicat la Confédération Paysanne, a fait tomber t-shirts et pantalons dans une action coup de poing au Carrefour de Lescar ce samedi 3 février**. Ils dénoncent les marges appliquées dans la grande distribution,**notamment Carrefour qui a "augmenté ses dividendes de 26% entre 2022 et 2023", selon le syndicat, alors même que les revenus des agriculteurs, eux, ont baissé. Une opération, sous les yeux des clients surpris de voir "des agriculteurs en caleçon qui criaient avec des cloches", au milieu des pâtes et des petits-pois.

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La Confédération Paysanne ne veut pas céder

La tendance des derniers jours pouvait pourtant laisser penser que le mouvement des agriculteurs en colère était en train de se calmer. En fin de semaine, la FDSEA et les JA avaient appelé à lever les blocages. En Béarn et en Bigorre, il ne restait plus aucun barrage. Celui de Séméac qui avait un peu joué les prolongations a finalement été levé vendredi soir.

Mais la Confédération Paysanne s'est engouffrée dans la brèche pour faire entendre ses revendications. "Les propositions du gouvernement sont totalement insuffisantes. Ce n'est pas en nous finançant un peu mieux l'essence, et en nous permettant d'utiliser des pesticides que les prix vont être régulés", explique Régis Mathon, maraicher à Pomps. Il ne comprend pas la suspension du plan écophyto, qui vise à réduire de moitié l'utilisation des pesticides d'ici 2030.

La question de la rémunération toujours pas réglée

Le nerf de la guerre reste toujours le revenu pour la Confédération Paysanne, qui demande un prix plancher pour l'achat des produits, pour garantir un salaire décent aux agriculteurs. Les membres du syndicat agricole ont ainsi rassemblé des produits dans des dizaines de caddies, particulièrement ceux des marques Lactalis ou Bigard. "On dénonce aussi l'agro-industrie. D'un côté on a des prix qui augmentent pour les consommateurs, et de l'autre on a les agriculteurs pour qui rien ne change. Il n'y a pas eu de réponses concrètes sur le revenu", déplore Valentin Joly, maraicher à Montardon.

Tout a ensuite été remis en rayon par les employés du Carrefour. C'est la deuxième opération de ce type en quelque jours à Lescar après l'action coup de poing menée par la FDSEA. La direction n'a pas souhaité faire de commentaires. De son côté la Confédération Paysanne prépare d'autres actions.