Colère des agriculteurs : la CGT dénonce le "deux poids deux mesures avec la mobilisation pour les retraites"

"Il faut arrêter ce deux poids deux mesures", réclame la secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet, en déplacement à Metz, jeudi 25 janvier, au foyer de jeunes travailleurs Etap'Habitat, pour une journée d'étude sur les enjeux environnementaux, sociaux et industriels. Elle en a profité pour s'exprimer sur le mouvement de colère des agriculteurs, qui touche tout le pays en ce moment.

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Même si la CGT appelle tous ses militants à s'engager dans cette mobilisation, la secrétaire générale de la CGT s'interroge sur l'appel à la "modération" lancé par le ministre de l'Intérieur aux préfets, dans le maintien de l'ordre des manifestations. "La CGT fait l'objet de répressions syndicales massives, avec plus de 1.000 militants poursuivis devant les tribunaux, sachant que nous n'appelons jamais à des actions violentes sur des personnes ou à des dégradations matérielles", explique-t-elle. "Il faut arrêter de criminaliser l'action syndicale !"

"Quand on entend les pouvoirs publics dire par la voix de Gérald Darmanin qu'ils n'iront pas mettre fin aux blocages et qu'ils n'enverront pas la police sur les barrages des autoroutes, je demande au ministre de l'Intérieur d'être cohérent avec ce qu'il dit pour les agriculteurs, et de cesser toutes les poursuites contre les militants syndicaux et environnementaux", continue Sophie Binet.

"Je crains que les réponses ne soient qu'à la marge"

La secrétaire générale de la CGT déplore aussi un "deux poids deux mesures" dans la réaction du gouvernement face à la mobilisation des agriculteurs. "Pendant la mobilisation contre la réforme des retraites, le président de la République refusait de recevoir les organisations syndicales après un mois et demi d'une mobilisation record. Et là on voit le gouvernement qui s'empresse de répondre ! Ce serait bien que ce soit la même chose pour toutes les mobilisations sociales."

Alors que le Premier ministre Gabriel est en Haute-Garonne pour annoncer de premières mesures ce vendredi, Sophie Binet craint "que les réponses ne soient qu'à la marge et calées sur les desiderata de la FNSEA, qui organise les plus gros producteurs agricoles, ceux qui captent déjà l'essentiel des aides publiques".