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Agriculture : la FNSEA obtient l'abandon de la hausse de taxes sur les pesticides et l'eau

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La FNSEA a indiqué mardi soir, à l'issue d'une rencontre avec la Première ministre, avoir obtenu l'abandon de la hausse de taxes destinées à limiter l'usage des pesticides et les prélèvements d'eau.

"Nous avons été entendus", s'est félicité le président de la FNSEA Arnaud Rousseau. "Nous avons été entendus", s'est félicité le président de la FNSEA Arnaud Rousseau.
"Nous avons été entendus", s'est félicité le président de la FNSEA Arnaud Rousseau. © AFP - Valentine CHAPUIS

Le puissant syndicat agricole FNSEA s'est dit "satisfait". Après sa rencontre avec la Première ministre mardi soir, il annonce avoir obtenu l'abandon de la hausse de taxes destinées à limiter l'usage des pesticides et les prélèvements d'eau. Ces taxes devaient notamment servir à financer les agences de l'eau. "Le gouvernement cède aux pressions d'une partie du monde agricole", s'est insurgé ce mercredi Arnaud Clugery, le porte-parole de l'association Eaux et rivières de Bretagne.

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Cet entretien intervenait après plusieurs semaines de manifestations organisées un peu partout en France, à l'appel du syndicat des Jeunes Agriculteurs et de la Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles (FNSEA), lors desquelles quelques milliers de panneaux signalétiques ont été retournés à l'envers, sous le slogan "On marche sur la tête". La grogne portait sur divers sujets : mesures sur les pesticides, accords européens de libre-échange en cours de négociation, refus de Bruxelles de prolonger la dérogation permettant de mettre en culture les terres en jachère, etc.

47 millions d'euros

Le président de la FNSEA, Arnaud Rousseau, s'est félicité d'avoir obtenu gain de cause sur une "revendication majeure" : le renoncement à la hausse de la "redevance pour pollution diffuse" (RPD), perçue sur les ventes de pesticides, ainsi que celle de la redevance pour "prélèvement sur la ressource en eau pour l'irrigation". Ces dispositions, prévues dans le projet de loi de finances 2024, devaient permettre de lever respectivement 37 millions et 10 millions d'euros supplémentaires pour abonder notamment les financements des agences de l'eau, qui participent à la gestion de la qualité et de la quantité d'eau sur un territoire.

"On sort de ce rendez-vous satisfait, parce que nous avons été entendus", a affirmé Arnaud Rousseau mardi soir devant la presse, à l'issue de la rencontre avec Elisabeth Borne, où était aussi présent le ministre de l'Agriculture Marc Fesneau. "On a eu une écoute attentive de la Première ministre qui nous a posé beaucoup de questions pour comprendre ce qu'était le décalage grandissant entre les propos publics, les sommes engagées et le ressenti sur le terrain", a ajouté le responsable. "Nous nous sommes pour notre part engagés à nous mettre au travail pour construire des trajectoires supportables" pour la hausse de ces taxes dans les prochaines années, a souligné Arnaud Rousseau.

Également présent au rendez-vous, le président des Jeunes agriculteurs Arnaud Gaillot a salué des avancées sur l'élaboration du "pacte" et du "projet de loi d'orientation et d'avenir" pour l'agriculture. Les agriculteurs sont particulièrement ulcérés par les reports successifs de la future loi d'orientation agricole, qui vise notamment à assurer la transmission des exploitations, l'installation de jeunes agriculteurs et la transition environnementale d'un secteur qui doit continuer à produire l'alimentation du pays tout en réduisant ses émissions de CO2. D'abord annoncée pour l'été 2023, puis décalée à septembre, puis décembre, elle est désormais attendue en 2024.

Plusieurs points sont encore en discussions, notamment sur les mesures d'accompagnement, a indiqué Arnaud Gaillot. D'après les discussions à Matignon mardi, les annonces sur le Pacte par la Première Ministre devraient être faites "courant décembre", a indiqué Arnaud Gaillot. Sur la Loi d'orientation agricole, il n'a pas encore été décidé si ce serait avant ou après le Salon de l'agriculture, prévu du 24 février au 3 mars. Mais "d'ici la fin de l'année, on veut que la loi soit clairement marquée au calendrier parlementaire avec une date précise", a-t-il ajouté.

Les "pressions d'une partie du monde agricole"

"Le gouvernement cède aux pressions d'une partie du monde agricole",dénoncé ce mercredi sur franceinfo Arnaud Clugery, le porte-parole de l'association Eaux et rivières de Bretagne, soulignant qu'en amputant ces taxes destinées aux agences de l'eau, le gouvernement se prive "d'un outil important de régulation et d'un appui fort pour aller vers une transition des systèmes agro-écologiques et le respect de la biodiversité".

Pour le porte-parole de l'association, cette décision est un "signal donné à la FNSEA et à l'agro-industrie pour leur dire 'continuez comme avant, on ne vous embêtera pas plus'".

Ces taxes "permettent de rendre justice aux agriculteurs qui sont engagés et qui démontrent tous les jours qu'il est possible de se passer de pesticides", déplore-t-il, évoquant l'agriculture biologique qui "manque de soutien", alors que c'est celle "qui protège les milieux, la santé des Français".

Enfin, le porte-parole de l'association souligne un paradoxe : "Les collectivités sont obligées d'investir des millions d'euros dans les systèmes de traitement [des pesticides] à la charge des citoyens". Une situation qui "nous met en colère", insiste Arnaud Clugery.

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