Trois questions à... Jérémie Fabre, président de la FCPE du Cher
Pour faire entendre leur opposition à la réforme du "choc des savoirs", plusieurs syndicats appellent à une journée "collège mort".
Certains collégiens du Cher ne sont en classe en ce vendredi 19 avril. Plusieurs syndicats, dont la FCPE, appellent en effet les parents à ne pas amener leurs enfants au collège pour protester contre la réforme du "choc des savoirs". "C'est l'un des seuls moyens pour réussir à se faire entendre", dit Jérémie Fabre, président de la Fédération des conseils de parents d'élèves dans le Cher.
Tout comme les syndicats enseignants, les parents d'élèves dénoncent la mise en place de groupes de niveaux en français et en maths pour les 6èmes et les 5èmes, à partir de la rentrée 2025. "Il va y avoir un impact psychologique sur les élèves, estime-t-il. Dire à un élève qu'il est dans le groupe mauvais va très certainement lui faire baisser les bras très rapidement. Il est prouvé sociologiquement que ces groupes de niveaux ont un effet très légèrement positif pour les élèves qui sont plutôt bons, mais ont des effets délétères pour les élèves qui sont moins bons. Donc les bénéfices de ces groupes de niveaux sont moindres".
Autre motif de mécontentement : la mise en place du brevet des collèges obligatoire pour passer en seconde. Les élèves qui n'obtiennent pas le diplôme devront faire une année en "prépa lycée". "Il n'y a pas forcément beaucoup de moyens supplémentaires, selon le représentant des parents d'élèves. À l'heure actuelle, on ne sait pas vraiment de quoi sera faite cette classe de prépa seconde. Les programmes sont flous".
"On encourage davantage les élèves de troisième qui n'ont pas leur brevet à redoubler, mais il n'y a pas les moyens qui sont mis pour assurer un taux de redoublement important cette année dans les collèges, ajoute-t-elle. On a vraiment peur de perdre beaucoup d'élèves".