Si j'osais : code pénal et naphtaline

Si j’osais ce matin je dirais que ca fait quand même un peu bizarre. On dit ca dans cette chronique à propos de ce béarnais qui comparait cette après midi pour provocation à s’armer contre l’autorité de l’état.
C’est une infraction qui existe dans le code pénal. Mais tellement rare aujourd’hui, en ces temps apaisés qu’on a oublié que cela existait.
Notre homme a pris des tours au moment de gilets jaunes, et avec d’autre sur internet il s’est remonté le cabochon jusqu’à se promettre de monter sur Paris armés pour destituer de force le président Macron. Le raid n’a jamais eu lieu. Ce n'étaient que des grandes bouches derrière des claviers d’ordinateurs. Rien de plus. Sauf que les autorités ont enquêté assidument jusqu’à tenir ce procès, quatre ans après. Le soufflé de la révolution est retombé. Mais il faut bien que justice passe. Un peu à contre temps. On aurait bien organisé un plaider coupable, parce que le Robespierre du Nord Béarn est aujourd’hui repentant, mais ce délit retenu est trop grave. Il faut donc ce procès public. Il sera jugé entre un délit routier, une utilisatrice de fausse monnaie, un voleur et un toxicomane.
Comme si les temps ont changé. On se souvient de cet étudiant condamné pour un slogan dans une manif à Pau, l’équivalent moderne du classique mort aux vaches. On se souvient aussi des ces policiers qui se précipitent chez des palois pour qu’ils enlèvent une banderole impertinente à l’occasion d’une visite à Pau d’Emmanuel Macron. Alors peut être que la menace est plus forte aujourd’hui. On va oser espérer dans cette chronique qu’il ne faut pas y voir un abus de pouvoir.