Planète Bleu Occitanie : le fauchage tardif ou comment concilier sécurité et biodiversité
La saison du fauchage débute au bord des routes départementales : un fauchage tardif ou "raisonné" qui tient compte de la biodiversité. En pratique, quelle flore et quelle faune ça protège ? Réponse avec le cas pratique de la Haute-Garonne qui a travaillé avec le Conservatoire botanique.
Le fauchage a débuté dès le 24 avril dans le Gers pour "nettoyer" les accotements des 3.800 km de routes départementales, incluant depuis le 1er janvier 2024 les anciennes routes nationales. En Haute-Garonne, ce sont près de 100 agents qui vont commencé le fauchage à la mi-mai au bord des 6.000 kilomètres de routes que le département doit gérer. Avec un objectif : faucher le plus tard possible et le moins souvent possible dans l'année. Il y a 2 interventions par an en Haute-Garonne contre 4 avant 2015, l'année où les services des routes ont revu leur politique de fauchage.
Le département de la Haute Garonne travaille depuis 2006 avec le Conservatoire botanique national des Pyrénées et de Midi-Pyrénées (CBNPMP) pour identifier les espèces végétales, florales, présentes au bord des routes du département. Résultat : 12 espèces de fleurs protégées recensées de l'œillet superbe à l'orchis lacté en passant par le lupin à feuilles étroites, grâce à des stations d'observation.
Protéger la ressource florale et les pollinisateurs
Des plans de fauche adaptés ont ainsi pu être mis en place en fonction de la floraison des différentes espèces. Pas question par exemple de faucher après début juin dans les zones de présence de l'oeillet superbe, dont la floraison est prévue fin août-début septembre essentiellement dans le sud du département. Le principe du fauchage tardif est simple mais encore faut-il le mettre en place de manière différenciée.
Et plus la production florale est abondante entre les mois de mai et de juillet, plus elle offre de ressources aux insectes pollinisateurs, ces petits insectes qui permettent aux plantes de se reproduire. L'abeille domestique, les abeilles sauvages, les papillons ou encore les coléoptères. Tout ce "petit monde" profite d'une végétation plus importante en bord de routes.
Pas tout a fait "symbolique" au vu des kilomètres de routes départementales... et pour le coup c'est visible... ça permet de faire de la pédagogie auprès des usagers.
