Landes Sauvages, le livre hymne de la famille Audinet
Landes sauvages est un livre qui raconte et montre la coexistence du sauvage et de l'homme dans paysage unique métamorphosé sur plus de 150 ans, les Landes de Gascogne. Un très beau livre qui est aussi l' histoire d'une famille amoureuse de ce territoire, les Audinet
Place des Grands Hommes
Invité Cyrille Audinet photographe animalier et co-auteur du livre Landes Sauvages aux Éditions Confluences
"Landes sauvages" un magnifique album de photographies sur la faune landaise. L'ouvrage propose également une réflexion sur la faune sauvage dans les Landes d'aujourd'hui, 150 ans après le Monde agro-pastoral de Félix Arnaudin.
Les auteurs
Cyrille Audinet est photographe animalier amateur depuis de nombreuses années, notamment dans les Landes de Gascogne. Il a participé à plusieurs ouvrages sur la faune landaise et pyrénéenne.
Eric Audinet est directeur des éditions confluences et écrivain. Auteur de plusieurs récits, il a également publié plusieurs ouvrages sur les Landes. Il est l’éditeur des Oeuvres complètes et de l’_Oeuvre photographiqu_e de Félix Arnaudin.
Economiste de l’environnement, Jean-Philippe Audinet est naturaliste passionné, chasseur et photographe animalier. Son site www.dersou.com recueille les traces de ses milliers de rencontres avec notamment la faune sauvage des Landes. A publié plusieurs ouvrages aux éditions Sud Ouest
Jerome Fouert-Pouret, naturaliste, travaille au Parc naturel Régional des Landes de Gascogne, en charge des programmes de conservation et de connaissances, principalement sur les sites Natura 2000 des Vallées de la Leyre et des lagunes des Landes de Gascogne.
Extraits
« … La rencontre (du sauvage) produisait une étincelle, une excitation, une émotion, un battement de cœur, impossible à retrouver dans la fréquentation de nos milieux habituels, villes, maisons, bureaux, magasins, lieux de spectacle, jardin même. Ce « sauvage » venait se manifester inopinément, ne se donnant qu’à la suite d’une quête et de cette volonté de se confronter à une autre catégorie du vivant, qui demandaient des stratégies, un apprentissage, de la patience, et d’accepter de sortir de notre zone de confort pour entrer dans une autre logique de comportement. » Extrait LANDES SAUVAGES – Texte Eric Audinet – page 35
Extraits
« On n’est pas loin de l’idée, développée par Baptiste Morizot, de s’« enforester », à la fois sortir de sa zone de confort pour entrer dans la nature, mais aussi se laisser pénétrer par elle, s’arracher un instant à la sédentarité habituelle de nos vies pour s’installer dans le milieu sans le modifier. De ce point de vue-là, la perception du « sauvage » dans les Landes est d’abord une démarche volontariste, un désir : c’est en s’enfonçant dans le paysage qu’on découvre les traces et qu’on voit les sangliers, c’est en arpentant les forêts de feuillus des rives de la Leyre en automne, la tête penchée vers l’humus que l’on aperçoit les cèpes, c’est en s’enfonçant jusqu’au ventre dans les lagunes profondes que l’on a des chances de pêcher le Brochet aquitain, c’est en partant à l’aube dans les étendues des friches ou des grands champs de maïs qu’on y découvre les grues, c’est en passant la nuit dans un affut en bordure de la Leyre que l’on peut espérer voir le sillage d’une loutre dans la rivière. C’est même simplement en bougeant le regard, en le détournant des habitudes, que le vivant, celui qui ne cesse de bourgeonner, l’altérité profonde du monde, se manifeste. Le sauvage est cela certainement : un détournement du regard. Un apprentissage du regard. Dans un paysage aussi fermé, apparemment monotone, que la forêt landaise, cet apprentissage est d’autant plus essentiel pour y percevoir la richesse de la biodiversité.
Dans le soir qui tombe et la fraîcheur qui monte, tu suis la route des Landes. Les parcelles de pins défilent, coupées par les rayons du soleil. Les routes sont droites, parfois l’horizon s’ouvre, c’est une friche. D’autre fois, une piste se dessine, improbable, qui descend vers les vallées. Chaque fois c’est un émerveillement. En lisant L’enterrement à Sabres30 de Bernard Manciet, on ressent très vite monter ce fond de sauvagerie irrésistible qui sourd de la lande. Il est présent sans conteste chez Arnaudin, comme une sorte de panthéisme mélancolique qui se nourrit du désert et de la solitude. Il cherche sa voie dans les images de ce livre. Un chevreuil, un lièvre, ou plus tard encore, un sanglier, traverseront la route. » (Eric Audinet, Landes sauvages, extrait)