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Evelyne Dhéliat

Par
  • France Bleu

Évelyne Dhéliat : Avis de Grand Beau Temps

Evelyne Dhéliat
Evelyne Dhéliat

« Je suis sûre que j’aurais été capable de présenter le journal de 20 heures, mais je ne regrette rien ! Je me suis épanouie ! J’ai appris sur le tas, sans être pistonnée, et je n’ai pris la place de personne. C’est pour ça que je suis toujours là ! » Œil clair, sourire doux, et toujours impeccablement mise, la toute blonde Évelyne Dhéliat - alias « Madame Météo » -  peut voir défiler les années sans angoisse : elle est toujours en tête des suffrages des téléspectateurs.

En 1969, armée d’un baccalauréat, Évelyne Dhéliat entreprend des études d’anglais à la Faculté de Censier à Paris. En 1970, afin de se faire de l’argent de poche, elle répond à une petite annonce de l’ORTF. Recrutée, elle devient speakerine à la télévision, chargée des programmes scolaires du matin sur la Première Chaîne. Dans la foulée, elle se voit confier la présentation de « A la bonne heure », une émission thématique sur la consommation. Elle assure également la charge de maîtresse de cérémonie du Grand Prix de l’Eurovision. Elle enchaîne ensuite avec « La Maison de TF1 », « Ravis de vous voir » (1982 – 1988), et « C’est bon à savoir » (1989 – 1991). Elle décroche le 7 d’Or de la meilleure speakerine en 1985. Cette année-là, elle participe comme navigatrice au rallye Paris-Dakar. En 1992, toujours sur TF1, elle entame sa carrière de présentatrice de la météo. Donnant un nouveau souffle à la rubrique, elle truste les récompenses : Prix de la meilleure présentation Météo (1994) et Prix des scientifiques au Festival d’Issy-les-Moulineaux (1998), Trophées des Festivals Internationaux de la Météo de Québec (1999), de Montréal (2001) et de Zagreb (2003). En 2001, elle est nommée directrice du service Météo de TF1, et de celui de LCI en 2009. Depuis 2008, elle intervient régulièrement dans le journal de 20 heures de Laurence Ferrari, où elle inaugure les prévisions à 7 jours.

En 2007, sur la question du réchauffement climatique, elle publie l’ouvrage « C’est bon pour la planète ». En collaboration avec le Groupement Intergouvernemental d’Experts sur l’Évolution du Climat, elle prépare les formules de bon comportement à adopter en la matière, qu’elle distille dans ses bulletins météo. Mariée à un publicitaire, maman d’une fille quarantenaire et avocate, elle est Chevalier dans l’Ordre National du Mérite.Orages d’été Évelyne Dhéliat voit le jour le 19 avril 1948 à Cologne, en Allemagne. Son père, directeur commercial, et sa mère qui tient une parfumerie ne tardent pas à s’installer à Paris. L’enfant grandit dans le XV° arrondissement, dans une ambiance familiale chaleureuse et sans nuages, à l’abri de tout problème majeur. Elle poursuit une scolarité heureuse et parvient sans encombre aux portes de l’Université. Ses meilleurs souvenirs de jeunesse sentent bon les vacances dans le Sud Ouest, où se situe le berceau de la famille : « D’origine bordelaise, nous passions l’été à Saint-Jean-de-Luz, au Pays Basque. Gamine, je faisais partie du « Club Mickey » des Trois Couronnes, qui existe toujours. La plage n’est pas très grande, mais quand je la traversais de part en part, j’avais l’impression d’aller au bout du monde ! J’étais fascinée par les gros orages d’été qui s’abattent sur le début de la chaîne des Pyrénées, avec l’éclat fantastique des éclairs qui tombaient jusqu’à l’Océan ! »   Le climat, déjà…La jeune fille, qui tient à son autonomie « pour pouvoir aller en boum » , cherche à gagner quelques subsides. Dans ce contexte, se faire recruter par la feue ORTF est une aubaine. Se faire apprécier de la direction pour son aisance et son joli minois ne gâte rien : « Être speakerine à 21 ans, côtoyer Guy Lux et Léon Zitrone, c’était un honneur, même pour 103 francs bruts par vacation ! J’aurais bien aimé faire journaliste d’actualités, mais pour une femme en 1970 à la télé, c’était tout simplement inimaginable. Il fallait s’en tenir à la rubrique tricot, ou aux revues féminines ! » Elle garde en mémoire des débuts héroïques : « J’étais morte de trouille ! Je devais annoncer les programmes en direct, et il n’y avait pas encore de prompteur. Ma hantise permanente, mon angoisse, c’était le trou noir ! » À cette époque, elle ne peut imaginer qu’au siècle suivant elle détiendra un jour le record de longévité de la chaîne, et désormais le plus ancien contrat en CDI de l’entreprise, signé en 1971.****

« Le chameau qui recule » Au fil du temps, le bulletin météo – autrefois rassurant et pépère – est devenu un programme à part entière dont l’aspect et le contenu ont subi maintes modifications et améliorations. La couleur du ciel, la course des nuages, la valse des précipitations, l’amplitude des températures intéresse désormais le public le plus large, toutes catégories sociales et générations confondues. Avec ses avis de vigilance orange, ses annonces d’épisodes neigeux, ses alertes de coups de vent et autres indices de confiance, en quelque sorte, la météo a pris du galon. C’est, pour Évelyne Délhiat une question de conscience et de mémoire collective : « Quand j’ai démarré, on ne parlait pas encore de dérèglement climatique ni de pollution assassine. Puis il y a eu les inondations de Vaison-la-Romaine, les tempêtes de 1999, la canicule de 2003, le Tsunami d’Indonésie, les ravages de l’Océan en Vendée… Le temps qu’il fait est devenu un sujet universel et fédérateur ! » D’où le grand soin que la dame apporte à la préparation de ses bulletins, étant une des rares à se rendre tous les matins dans les locaux de Météo France pour consulter les prévisionnistes avec qui elle travaille en parfaite collaboration, et qui apprécient : « Elle est capable de passer des heures sur une carte ! Elle est adorable, mais elle a un fort caractère et quand elle veut quelque chose, elle ne lâche jamais l’affaire ! » Elle est également soucieuse des conséquences des caprices du ciel sur la vie quotidienne de son public : « Bien sûr, les particuliers nous regardent. Mais aussi les hôteliers, les restaurateurs, les agriculteurs, les routiers… Je sais qu’en fonction de ce que je raconte, notamment avant le week-end, les gens vont en tenir compte dans leur travail ou dans leurs projets. Nous avons une responsabilité économique. C’est de la véritable information qui nécessite une exigence de sérieux et de proximité. On doit rendre accessible une réalité scientifique en évitant de jargonner ! » Contrainte de naviguer entre le monde paysan qui espère la pluie et les vacanciers qui la redoutent, elle se méfie de certaines expressions comme « le beau, ou le mauvais temps… »

Sur le plateau, son chic est légendaire. Se voulant « impeccable mais pas rigide » , il ne lui viendrait pas à l’idée - dans la rue ou dans son métier - de s’habiller n’importe comment : « Côté fringues, je fais très attention, et j’entretiens de bons rapports avec les stylistes. Quand la grisaille domine, j’essaye de mettre quelque chose de gai, sinon c’est la sinistrose et la déprime assurées ! » Certains internautes font d’elle un sex-symbol. D’autres la brocardent gentiment et lui décernent le brevet de créatrice à l’écran de *« la position du chameau qui recule, une jambe raide, l’autre pliée, provoquant un déhanché qui restera à jamais gravé dans les mémoires ! » * Tout ceci l’amuse beaucoup. Sa collègue Catherine Laborde ne tarit pas d’éloges : « Évelyne, c’est un concept ! Cette femme, probablement la plus connue de France, tombe amoureuse de la vie tous les matins ! C’est extrêmement précieux par les temps qui courent ! » Les bienfaits du grand air Chaque année, Évelyne Dhéliat se sépare provisoirement de ses quelque 10 millions de fidèles : *« En été, j’ai besoin de me poser, de me ressourcer de me restructurer ! » * Adepte des contrées à forte identité et riche patrimoine, elle se partage entre la Corse et son cher Pays Basque où elle fréquente assidûment les gradins des trinquets et les parties de pelote. Au bord de la Grande Bleue ou de l’Océan, elle arpente les sentiers de randonnée, se baigne consciencieusement dans la mer pour rattraper le manque d’exercice dans la Capitale enfumée, bouquine un peu, s’adonne à la photo, et entretient l’équilibre entre *« ni trop de copains, ni trop de famille, juste ce qu’il faut des deux… » * Ancienne concurrente du Paris-Dakar, elle garde toujours du plaisir à prendre le volant, ne serait-ce que pour une balade, mais son engagement contre le réchauffement de la planète et ses conseils avisés de bon comportement écologique lui compliquent l’existence : « J’aime conduire, mais j’essaie de laisser la voiture au garage le plus souvent possible ! Enfin, bon… »

Et quand vient le soir, loin de Paris, dans la quiétude et la sérénité estivale, que fait donc quotidiennement Évelyne avec gourmandise ? : « Ben, je regarde la météo locale ! C’est toujours instructif et passionnant ! »

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