Le mot du jour : fresque

Et "fresque", c’est le mot que vous avez choisi, Jean.

Oui, parce qu’en fait, sur bien des murs, des artistes sont sollicités par telle ou telle institution pour y installer une fresque, ici donc c’est à l’Hôpital Beaujon à Clichy et plus précisément dans le hall d’entrée, pour améliorer l’accueil des patients. Cette œuvre est monumentale puisque, d’une hauteur de 3,5 m elle s’étend sur 15 m. Elle a été réalisée en décembre dernier et il s’agit d’une peinture acrylique. Romain Froquet déclare qu’il espère qu’elle fera « oublier l’instant présent » aux patients qui arrive forcément dans une certaine angoisse. Au fond des choses, c’est bien le rôle de l’art : le temps d’un regard plus ou moins long, faire oublier les difficultés, avec en l’occurrence ici une fresque particulièrement lumineuse.

Magued : Les fresques, ce sont donc des peintures faites directement sur un mur. Finalement ça existe déjà dans les grottes, et sur les murs des édifices religieux. Fresque, c’est donc sûrement un mot très ancien, d’où vient-il ? 

C’est exactement cela ! En fait, pour comprendre le mot fresque entré dans notre langue en 1550, d’après l’italien dispingere a fresco, qui signifie littéralement peindre à frais, f r a i s, il faut rappeler qu’il s’agit d’une manière de peindre, et là je cite l’Académie française, « avec des couleurs délayées dans l’eau sur un support mural fraîchement enduit », d’où la formule qui a existé, peindre à frais, avant que l’on adopte la forme italienne fresque. On appelle donc « fresque » la peinture exécutée selon ce procédé, à dire

vrai celui-là même qu’on peut encore voir dans les ruines de Pompéi ou à la Chapelle Sixtine. Mais aussi à la Sorbonne ou à l’Hôtel de ville par Puvis de Chavanne, au XIXe. Alors… la Sorbonne, le Panthéon, l’Hôtel de ville, et maintenant un hôpital, j’en tire la conclusion que la fresque est là où se font de grandes choses !