VIDEO - JO Paris 2024 : "J'aime bien dire que j'étais destinée à ça", Emma Luttenauer, lutteuse alsacienne

Emma Luttenauer, 24 ans dans quelques jours, a touché à plein de sports différents. Mais c'est bien la lutte qu'elle apprécie par dessus tout : "On me dit souvent 'il y a lutte dans ton nom de famille'. J'aime bien penser que j'étais destinée à ça."  C'est un animateur en centre de loisir, entraîneur de lutte aux Mempapeurs de Sausheim, qui lui a fait découvrir ce sport : "Jusqu'à douze ans, c'est mixte. J'aimais bien gagner contre les garçons ! Comme j'ai commencé très jeune, je n'ai jamais eu d'a priori, au contraire, je vois surtout le côté du respect de l'autre."

"Un lutteur doit être souple comme un gymnaste, et intelligent comme un joueur d'échecs."

Elle adore la lutte car il faut combiner des qualités physiques, techniques et mentales : "c'est vraiment un sport où tout s'imbrique. Un lutteur doit être souple comme un gymnaste, et intelligent comme un joueur d'échecs." Et la jeune femme coche de nombreuses cases, selon Christophe Clavier l'entraîneur de l'équipe de France féminine de lutte : "Elle est travailleuse, rigoureuse, guerrière, pour un sport de combat, c'est assez utile."

La guerrière de Sausheim s'entraîne depuis trois ans à l'INSEP. Elle est désormais licenciée à l'entente Lutte Côte d'Opale qui l'aide bien financièrement : "Une carrière de haut niveau, ça coûte cher. Je ne souhaitais plus que mes parents me financent intégralement, c'est pour cette raison que j'ai changé de club."

"Un rêve d'enfant"

Contrairement à la plupart de ses adversaires, Emma Luttenauer ne consacre pas tout son temps à la lutte. Elle est étudiante en troisième année de licence de droit : "Cela fait du bien d'avoir un pied dans l'univers réel, d'ouvrir un peu son esprit, ça fait du bien. J'ai envie de travailler dans le droit du sport".

Emma Luttenauer a déjà été deux fois championne d'Europe en moins de 23 ans. Elle espère décrocher ce printemps son billet pour les JO de Paris dans sa catégorie des moins de 50 kilos : "C'est un rêve d'enfant, quand je regardais les Jeux d'été avec mon grand-père et que je disais 'plus tard je serai là-bas' alors que je ramenais ma petite médaille régionale. Ce serait magnifique !" Elle a deux occasions de se qualifier pour les Jeux olympiques : à Bakou en avril et à Istanbul en mai.