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Voyage au bout de Paris : “Paris de ma fenêtre” de Colette

À retrouver dans l'émission
Thierry Bœuf vous emmène la découverte des bistrots parisiens
Samedi et dimanche à 07h15 et 10h30
- Mis à jour le
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Qui n’a pas marché à pas nonchalant dans le jardin du Palais Royal ne connait pas la douceur de vivre au cœur de Paris.

“Paris de ma fenêtre” de Colette
“Paris de ma fenêtre” de Colette -

Le Palais Royal, le spot "number one in Paris”, bien avant un Saint Germain des Près racoleur, des Champs Elysées clinquants, ou le grand supermarché presse purée des Halles.  

Sidonie Gabrielle Colette, monstre sacré de la littérature aux environs du XXe, vivait au Palais Royal et chaque jour, depuis sa fenêtre, jouissait du spectacle parisien. Dans son journal, "Paris de ma fenêtre”, on retrouve le style singulier de “Claudine à l’école”, moderne, voyou, à la diable, affranchi. Pourtant, Colette le rappelait souvent, l’écriture, pour elle, n’était pas un dîner de gala.  

Au Palais royal, il est des heures joyeuses, excentriques, démesurées, la régence, les fêtes de Philippe d’Orléans, puis encore l’opulence des boutiques sous les galeries, le chic du restaurant le Grand Véfour et son plat emblématique "le pressé de queue de bœuf aux truffes”. Et puis, il est des heures sombres, la guerre, l’occupation, les restrictions. Colette, au fil des pages, toute proche du poème “courage” de Paul Eluard raconte un Palais Royal à la sauce rutabaga filandreux, à la mayonnaise sans huile et sans œufs et à la chandeleur sans crêpes. 

Et pourtant, Colette au bord de sa fenêtre ne cesse de décrire des moments fantaisistes et presque joyeux, les visites de son ami et voisin Jean Cocteau et de Jeannot son amoureux. Jeannot, alias le comédien Jean Marais. Ressuscité aussi René la prostituée qui brode debout rue du Beaujolais en attendant le client, ressuscité Pierrot le chat, Lili la tortue et écrit-elle, “ces minuscules enfants de Paris qui ont cinq ans par la stature et vingt dans l’expression du regard”.  

Un soir d’été 1954, la fenêtre de l’appartement de Colette reste fermée, le jardin du Palais Royal s’obscurcit d’un coup, un télégramme parvient à l’agence France Presse : "madame Colette est décédée à l’âge de 81 ans dans son appartement parisien, elle s’est éteinte sans souffrance entourée de son mari et de sa fille”.  

A lire ou relire, “Paris de ma fenêtre” de Colette, éditions Fayard.    

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