Paris collector : “Les prénoms de Paris” de Jacques Brel

Pour un chanteur né à Bruxelles, écrire de la sorte sur Paris tiens du sortilège. D’autant que Jacques Brel n’a jamais beaucoup aimé Paris, trop de galère à ses débuts, trop d’hôtel miteux à Pigalle, trop de vaches enragées, trop d’indifférences des clients bourgeois des cabarets : les trois Baudets ou l’Ecluse Quai des Grands Augustins. 

“Les prénoms de Paris”, la chanson, fait partie des premiers grands tubes de Jacques Brel. Il écrit le texte bien sûr et le musique est signée Gérard Jouannest, qui deviendra le mari de Juliette Gréco. A partir de la fin des années 50, Brel triomphe sur toutes les scènes et si Paris a fait son succès, il n’y vit que deux mois de l’année. 

1978, après une vie de patachon, Brel quitte les Marquises et revient à Paris. Il enregistre un dernier album, la pochette du 33T est bleu ciel. C’est le dernier voyage, les derniers rêves, le dernier aéroport. 

Jacques Brel meurt à 49 ans dans un hôpital de Bobigny, laissant une empreinte indélébile dans la chanson française. Les prénoms de Paris court, cavale et même si les histoires d’amour finissent mal, ce n’est pas grave, on aura vécu cette chanson à 300 à l’heure, comme quand le chanteur survolait les îles Marquise dans à bord de son avion-taxi bimoteur.