Qu'est-ce-que le COPERE, ce nouveau collectif pour les pêcheurs

Il est question du COPERE dans le rendez-vous pêche "au fil de l'eau" de France Bleu la Rochelle. Ce collectif de pécheurs dont Bruno Garcia, notre spécialiste pêche, nous fait la présentation.
Bruno Garcia : Le COPERE est le collectif des pêcheurs récréatifs. Il a été créé il y a un peu plus de dix jours et représente déjà un millier d’adhérents. Compte tenu de sa vocation, il n’aura pas de mal à rayonner au niveau national. Ce qui est déjà le cas d’ailleurs lorsque l’on voit la répartition géographique des sympathisants.

La vocation du COPERE

Dès que j’ai eu connaissance de son existence et de sa vocation, spontanément, je m’y suis inscrit. Je pense qu’il y a trois objectifs « phares » à ce collectif. Le premier, c'est, enfin, pouvoir dresser un bilan précis des personnes qui pratiquent la pêche sur le domaine maritime. Aujourd’hui, personne n’est capable de dire précisément combien nous sommes à pratiquer la pêche en mer, que l’on soit en mer du Nord, sur la Manche, sur l’Atlantique ou en Méditerranée. Et ça, vous pensez bien que cette lacune est exploitée et nous dessert.

J’en parlais il y a quelques semaines lorsque j’abordais le quota du bar en Atlantique et ça, c'est le 2e objectif du collectif, le bilan des captures. Je caricature volontairement, en 2023, 2 bars par jour et par personne en Atlantique, une estimation à la louche par les services de l’État. Allez ! Les pêcheurs de loisir sont à peu près deux millions, 2 bars par jour multipliés par 2 millions de pêcheurs, ces derniers multipliés par 365 jours par an, on arrive à des chiffres astronomiques évidemment de l’ordre de 1 milliard et demi de bars capturés à l’année. Et ces chiffres, nous conduisent à quel propos ?

Les pêcheurs de loisir prélèvent autant, voire plus que les pêcheurs professionnels. C’était précisément le rapport d’une institution d’État, l’IFREMER en 2018 qui aujourd’hui a reconnu avoir fait une erreur d’estimation de l’ordre de 7 fois la réalité. Ce qu’il faut expliquer c’est qu’aujourd’hui quel que soit le quota ! Il y a des pêcheurs de loisir qui pêchent moins de 10 bars à l’année. Tout simplement parce qu’ils travaillent, ces gens – là, parce que la météo n’est pas toujours confortable ou tout simplement parce qu’ils ne maîtrisent pas les techniques de pêche.

Des incohérences sur la gestion des populations d’anguilles

Pour l’anguille, c'est le pompon comme on dit ! Les pêcheurs récréatifs n’ont plus la possibilité de pêcher l’anguille du côté maritime, mais le quota civelle, l’alevin d’anguille uniquement autorisé pour les professionnels, a été revu à la hausse de 7, 5 tonnes. Presque rien au niveau de l’incohérence. Vous savez, nous les pêcheurs de loisir, on en a assez de ramasser les miettes. Puisqu’il faut parler fric, on va parler fric et je répète : un pêcheur canne à la main, c'est 4 emplois en magasin et nous sommes des milliers capables de consacrer des milliers d’euros chaque année à notre loisir entre les embarcations, le matériel, les séjours, etc. Alors, il faut arrêter de nous faire la chanson. Comment vous expliquez qu’il existe deux tailles réglementaires distinctes pour le poisson, une pour les professionnels, une pour les amateurs. Mais où est la cohérence, l’explication scientifique ? La biologie des espèces, change-t-elle en fonction des pêcheurs. La création de ce collectif est vraiment la bienvenue, il faut très vite s’appliquer dès aujourd’hui à fournir des chiffres réalistes sur le nombre de pratiquants et sur le prélèvement.

Une future carte de pêche

C’est le 3ème objectif du collectif, la mise en place logistique qui sera de toute façon obligatoire en 2028. Carte de pêche, on n’est pas obligé de l’intituler comme ça ! Ce sera une déclaration gratuite pour ceux qui pratiquent et parallèlement une déclaration des captures. Pour résumer, je vous invite vivement à taper COPERE.fr et à vous inscrire. Je suis certain que très vite et enfin, nous avancerons d’un grand pas.