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La reproduction de la truite

À retrouver dans l'émission

Pour les truites, c'est la saison de la reproduction. Ces poissons construisent des frayères qui assurent à la fois la protection et la bonne oxygénation de leurs œufs

Une truite en frayère
Une truite en frayère - fédération de pêche

Bruno Garcia de la fédération de pêche de Charente Maritime répond sur France Bleu la Rochelle aux questions des auditeurs/pêcheurs. Didier habite Aulnay de Saintonge et a pu constater sur la Boutonne une reproduction de truites sur une zone de gravière. Les granulats sont répartis sur une surface très réduite, est ce que l’association de pêche doit rajouter du gravier pour optimiser la réussite de cette frayère et doit-on craindre la prédation des chevesnes qui semblent guetter la ponte autour de ce secteur ?
Bruno Garcia : C’est la saison de la reproduction de la truite et je me réjouis de cette information. Cette espèce est tellement en difficulté sur la Boutonne amont ! Cela fait plaisir d’entendre qu’il y a quelques rescapées qui ont survécu au manque d’eau.

Un petit mot sur cette rivière

La Boutonne prend sa source dans le département des Deux-Sèvres à Chef – Boutonne. Elle traverse le département de Charente-Maritime pour se jeter dans la Charente en rive droite au lieu-dit Carillon. C’est d’ailleurs l’un des principaux affluents de ce fleuve. Selon François 1er ce n’était pas la Charente le plus beau fleuve de France contrairement à ce que l’on peut entendre, c’est justement la Boutonne. C’est un cours d’eau qui souffre énormément du manque d’eau sur lequel il y a énormément de prélèvements d’eau pour l’irrigation des cultures. Une étude, déjà ancienne, d’un bureau d’études le BRGM (bureau de recherches géologiques et minières) qui est l’établissement public français de référence dans les applications des sciences de la Terre pour gérer les ressources et les risques du sol et du sous-sol. Ce bureau d’études estimait à plus de 10 millions de M3 par an les prélèvements sur cette rivière et concluait que pour qu’elle retrouve un équilibre il faudrait réduire d’un tiers ces prélèvements. Aujourd’hui ce n’est toujours pas le cas.

Ces truites sur la Boutonne, doit-on ou pas rajouter du gravier pour faciliter leur reproduction ?

On y touche pas à cette frayère, tout au moins pas actuellement, c’est surtout pas le moment il faut laisser les choses se faire naturellement. Alors plus tard dans la saison pourquoi pas. En septembre ou octobre, par exemple, faire un apport de gravier supplémentaire en étant bien attentif à la granulométrie existante pour retrouver un contexte identique, très souvent entre 2 et 4 cm cette granulométrie. Un petit apport supplémentaire ne peut pas nuire.

Quel sera l’avantage d’un apport de gravier ?

Il faut savoir que le gravier est le support de prédilection pour la reproduction de la truite. Au fil des crues, le courant disperse ces granulats et l’épaisseur nécessaire à l’enfouissement des œufs n’est plus suffisant. C’est le principe de reproduction de la truite. Mâle et femelle creusent une dépression sur le fond de la rivière, la femelle y dépose les œufs, le mâle les féconde et le tout est recouvert pendant tout le temps de l’incubation. C’est à l’issue de cette incubation à la naissance de l’alevin que les difficultés surviennent

Combien de temps dure cette incubation ?

De mémoire c’est aux environs de 400 degrés-jour. Soit à peu près 40 jours à 10 degrés ou 50 jours à 8 degrés

La prédation par les chevesnes ?

On ne peut pas y faire grand-chose. Il n’y a pas que les chevesnes qui sont menaçants. Les anguilles, les vandoises, les gardons aussi et c’est ce qui occasionne beaucoup de pertes chez les  alevins de  truite dès leur naissance, D’autant plus qu’une femelle truite ne produit que quelques milliers d’ovules un maximum de 2000 je crois, contrairement à d’autres espèces qui en produisent plusieurs centaines de milliers. Toutes ces nuisances conjuguées ça .

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