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La pêche en eau claire

À retrouver dans l'émission

Bruno Garcia se réjouit de l'arrivée de pluie la semaine prochaine nécessaire au bon équilibre de nos rivières et à la pêche en eau claire

La pêche en eau claire...rend le poisson méfiant !
La pêche en eau claire...rend le poisson méfiant ! © Getty - getty

Bruno Garcia de la fédération de pêche de Charente-Maritime aime jouer les "señor météo" sur France bleu la Rochelle et s'inquiète du manque d'eau dans nos cours d'eau.

Bruno Garcia : Elle n’arrive pas cette pluie que l’on attend au manque de pluie dans nos rivières avec impatience. La semaine prochaine sera normalement un peu plus généreuse avec une belle perturbation qui devrait nous gratifier de plusieurs dizaines de millimètres. Ce qui ne sera pas suffisant pour que nos cours d’eau retrouvent un équilibre mais ça leur redonnera un peu de vie et surtout ça va ouvrir l’appétit du poisson. Il est important pour affronter l’hiver qu’il fasse un peu de gras. D’une manière générale les eaux sont encore très claires et c’est l’occasion de traquer les carnassiers qui chassent à vue et qui sont aujourd’hui dans des conditions idéales pour se nourrir.

Je découvre qu’il existe des poissons carnassiers qui se nourrissent plus facilement dans l’eau claire et par déduction d’autres espèces qui sont capables de se nourrir dans des eaux troubles.

Et oui et un pêcheur affûté maîtrise tout ça et est capable en arrivant sur le bord de l’eau de dire : « je vais pêcher ce poisson plutôt qu’un autre ». Concrètement et pour illustrer mon propos un brochet aura beaucoup de difficultés à s’alimenter dans des eaux turbides, c’est-à-dire troubles alors que le sandre lui s’adapte très facilement à ces conditions. J’irai même jusqu’à dire que l’habitat de prédilection du sandre se caractérise par des eaux qui ne sont pas claires. 

Comment s’explique cette différence entre le brochet et le sandre ?

Contrairement au brochet, le sandre est capable de se repérer par rapport aux ondes émises par ses proies. Il n’a pas besoin de voir. Il est doté d’une multitude de capteurs sensoriels sur sa ligne latérale et sa vessie natatoire qui lui permettent de détecter les mouvements. Le brochet lui a besoin de ses deux yeux pour localiser le gardon, l’ablette ou la brème qu’il va chasser. L’occasion de rappeler qu’il serait ridicule de tenter d’introduire des brochets dans des contextes où l’eau est trouble toute l’année. Ils souffriraient, c’est une certitude. J’ai un exemple concret, un plan d’eau dans le marais où les gestionnaires se sont entêtés à introduire des brochets de belle taille. Des reproducteurs de 60 à 80 cm. Quelques temps plus tard lors de la reprise de ces poissons les brochets de 80 cm pesaient en moyenne 1,2 kg, à peu près un tiers de leur poids « normal ».

Donc vous allez nous dire où allez pêcher en ce moment !

J’avais choisi le sujet des eaux claires donc nous allons nous orienter sur la pêche du brochet et de la perche. Deux poissons qui ont à peu près le même comportement. Spontanément il me vient en tête, Le fleuve Charente, la rivière Boutonne, le canal de Marans – La Rochelle, la Seugne, la Dronne qui proposent actuellement des conditions complétement adaptées pour rechercher ces deux espèces.

On va peut-être parler technique maintenant ?

Qui dit eaux claires dit également poissons méfiants donc un impératif : la discrétion tant au niveau des montages que pour l’approche sur la berge. N’ayez pas le pas trop lourd, ne courrez pas. Pour la technique, le leurre est un idéal et permet un ferrage instantané sans que le carnassier ait trop le temps de réfléchir. Si vous souhaitez être polyvalent vous allez utiliser un leurre de taille moyenne qui va rayonner large et s’adresser à toutes les tailles de poissons et si vous préférez une prospection bien ciblée, petit leurre pour la perche et une bouchée plus conséquente pour un joli brochet par exemple.

Un petit conseil

Si vous utilisez des leurres de taille conséquente attention au « plouf » qu’il va faire lorsque vous lancez. Ce manque de discrétion peut suffire à faire fuir le carnassier. Ne lancer pas trop haut pour limiter l’impact du leurre lorsqu’il touche la surface. De la même manière si vous repérez un joli poisson ne jetez pas à proximité posez votre leurre à 10 ou 15 mètres et ramenez-le gentiment dans sa direction.

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04 min

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