J-15 avant l’ouverture du brochet

J-15 avant l’ouverture du brochet. Sur France Bleu la Rochelle, Bruno Garcia de la fédération de pêche de Charente-Maritime nous explique pourquoi le brochet est soumis à une protection alors que d’autres espèces ne le sont pas.

Bruno Garcia :

Dans un premier temps je voulais vous dire que la pêche et les pêcheurs font l’objet depuis quelques temps de nombreux reproches. Pour caricaturer ces critiques je résumerai en disant que des minorités nous collent une étiquette de prédateurs irréfléchis, une image d’individus un peu primaires. Sachez que nous procédons depuis très longtemps à des études effectuées par des gens hautement qualifiés qui nous permettent de définir l’état de santé de la plupart des espèces piscicoles. 

Et si l’on raisonne brochet puisque c’est le sujet du jour, quel est le diagnostic ?

Il ne va pas si bien que ça notre brochet et pour cette raison il a été pris des mesures à l’échelle nationale pour sa protection. 

Alors pourquoi n’est – elle pas totalement fermée cette pêche du brochet ?

Tout simplement parce que les pêcheurs ne doivent pas faire les frais d’une politique de gestion de l’eau totalement incohérente qui met en péril non seulement cette espèce mais bien d’autres également. C’est précisément là que se situe la racine du mal et surtout pas à cause du prélèvement des pêcheurs.

Concrètement quelles sont les mesures prises pour la protection du brochet ?

Déjà cette fermeture du dernier dimanche de janvier jusqu’au dernier samedi d’avril sur les 1 ère et 2 -ème catégories. On sait, là aussi, grâce à des investigations menées par des scientifiques que cette période de fermeture de trois mois couvre largement cette période de reproduction. On peut également mettre en avant la mise en place de tailles réglementaires. D’une manière générale sur le département tout brochet de taille inférieure à 60 cm ne peut être conservé. Ce qui correspond à un poisson qui s’est reproduit au moins une fois. Cette mesure est complétée par une démarche expérimentale sur le fleuve Charente où seuls les brochets entre 60 et 80 cm peuvent être conservés. On sait là aussi qu’au-delà de 80 cm ce sont les géniteurs les plus performants.  Et ce n’est pas tout ! Il est imposé sur certains secteurs du département une obligation de remise à l’eau du brochet

Le fameux no-kill ?

Oui c’est ça mais je ne suis pas très favorable aux expressions anglaises. Si on reprend l’histoire de France on ne trouve pas vraiment de raisons pour valoriser leur langue.

Si vous aviez un cours d’eau plus qu’un autre pour faire cette ouverture brochet ?

Les grands axes et certains de leurs affluents sont les plus favorables. Je pense au fleuve Charente et à la Seugne, à la Boutonne, à l’amont de la Sèvre Niortaise, au canal de Marans – La Rochelle, au Curé, etc.  

Des cours d’eau où l’on pourra espérer un joli poisson ?

Bien sûr !  Ce qu’il faut retenir malgré ces mesures restrictives qui visent, je le rappelle, à protéger l’espèce, c’est le plaisir que procure la capture d’un brochet. C’est un furieux combattant rapide et puissant qui vous amènera à des sensations fortes. Ce n’est pas par hasard que nos jeunes générations de pêcheurs en font une des cibles prioritaires.