Fermeture d'Heineken à Schiltigheim : en 50 ans, le groupe a bouleversé l'histoire brassicole de l'Alsace

L'annonce de la fermeture du site historique d'Heineken à Schiltigheim a provoqué la stupeur chez les salariés, qui ne s'attendaient pas à une décision aussi radicale. Pourtant, en un demi-siècle de présence en Alsace, Heineken a contribué à bouleverser le paysage brassicole régional, notamment en fermant des sites les uns après les autres.

Heineken est en train de tuer son histoire !"

La marque avait planté son drapeau en 1972 à Schiltigheim pour en faire son site historique en France. "Ce site a été le premier à brasser la bière Heineken en France, rappelle Vania Brouillard, délégué FO. On a eu deux fois le prix de la meilleure bière Heineken du monde, un titre recherché dans l'entreprise. Heineken est en train de tuer son histoire !" 

Le numéro deux mondial de la bière n'a pourtant jamais eu d'état d'âme et l'histoire de son implantation alsacienne est à cet égard révélatrice. En 1972, le groupe familial hollandais rachète l'Alsacienne de Brasserie, et va au fil des années transformer l'Alsace en un cimetière de brasseries. La brasserie de Colmar fermée en 1975, celle de Mutzig en 1989, Adelshoffen et Fischer en 2000 et 2009 à Schilick, jusqu'à sa propre fermeture annoncée lundi. 

Clin d'œil ironique au glorieux passé brassicole alsacien qu'Heineken a contribué à engloutir, le groupe a cependant ressuscité deux marques mythiques : Ancre, historiquement produite à la brasserie de l'Espérance avant de passer sous le pavillon vert bouteille d'Heineken, et Mützig, brassée sous licence et consommée sur le continent africain, le Rwanda, la République démocratique du Congo, le Cameroun, et la Tunisie.