"Clairement nous demandons aux Gilets jaunes d'arrêter de manifester" : Loïc Travers, du syndicat de police Alliance

Face à la surcharge de travail, au renforcement de la présence policière après l'attaque de Strasbourg, et comme il l'avait fait les deux années précédentes, le syndicat de police demande une suspension des manifestations. 

"Clairement nous demandons au Gilets jaunes de cesser les manifestations parce qu'aujourd'hui il y a une priorité qui est celle de retrouver un homme armé qui peut en tout temps et en tout lieu recommencer ce qu'il a déjà fait et donc _priorité à la lutte antiterroriste__, ça me semble une évidence parce que les forces de police ne sont pas démultipliables._".

Les policiers sont motivés mais fatigués 

Loïc Travers rappelle que les forces de police sont sur le terrain depuis quatre semaines et qu'elles sont fatiguées. Il assure que les policiers sont toujours motivés mais qu'ils sont usés physiquement et moralement et il ajoute "c'est extrêmement dangereux pour mes collègues si on continue à un tel rythme".

Avec l'activation du niveau alerte attentat il y a "une mobilisation exceptionnelle en termes de moyens humains, ça devient compliqué" car on ne peut pas "courir 10.000 lièvres à la fois".

Les revendications des policiers

Pour samedi prochain, le président d'Alliance indique qu'on ne connait pas encore le dispositif prévu mais il ajoute "on imagine qu'il sera extrêmement proche de celui qui a été mis en place samedi dernier avec une priorité aux interpellations, à la mobilité des unités de CRS ou de gendarmes mobiles".

Le président d'Alliance  demande que tous ses collègues soient "équipés correctement surtout en province mais aussi dans certains services de la capitale". Il demande aussi le paiement des heures de nuit, des heures supplémentaires, des astreintes qui aujourd'hui est bloqué.

La crainte pour le président d'Alliance c'est qu'il y ait des blessés ou des morts.

Les rumeurs de complots contre les Gilets jaunes

Les rumeurs de complot et les fausses informations qui affirment que l'attaque de Strasbourg est fausse et est un moyen pour stopper les manifestations des Gilets jaunes fait "bondir" le président du syndicat de policiers. "Je trouve ça grave", dit-il, "C'est pas entendable surtout quand les policiers sont extrêmement mobilisés pour protéger la population...".

La mobilisation des lycéens et les images de ce groupe maintenu à genoux mains sur la tête par des policiers.

Ces images "_sont dans un contexte, indique qui estime qu'on ne le rappelle pas assez "__dans un contexte à Mantes-la-Jolie d'ultra-violence._ Trois jours d'extrême violence où des policiers en ont pris plein la tête pour rétablir l'ordre public". Il indique que des bouteilles de gaz volées chez des particuliers ont été jetées sur des barrages près des policiers robinets ouverts. "Après c'est vrai, ce type d'images c'est pas photogénique, c'est pas télévisuelle, les policiers ont agi dans l'urgence". Les policiers étaient en petit nombre face à 150 jeunes, ils n'avaient plus de menottes ni de Serreflex, dit-il en concluant que "la polémique, je ne rentre pas dedans".