SONDAGE - "Les Franciliens ne sont pas très attachés à leur région" : Bruno Cautrès, chercheur au CNRS

L'étude a classé les Français en quatre groupes

Les Affranchis, très présents en Ile-de-France. Ce sont "des personnes qui sont particulièrement affranchies par rapport à leurs attaches territoriales. Elles sont assez éduquées, se sentent bien dans la vie, ont du pouvoir d'achat, du capital social, du capital culturel et sont globalement assez mobiles", indique Bruno Cautrès (Regardez son interview à la fin de cet article).

La deuxième catégorie, ce sont les Assignés. Ils sont englués sur un territoire, ont des difficultés économiques, n'ont pas beaucoup de marge de manœuvre pour être mobiles. Ils sont 25% en Ile-de-France.

Troisième catégorie : les Enracinés. Ils sont très fortement attachés au territoire et ils ont des racines locales. Ceux-là trouvent qu'il fait bon vivre au pays, ils se sentent bien là où ils vivent. Ils sont peu nombreux en Ile-de-France (13%). "C'est la région où on en a le moins" précise Bruno Cautrès. 

Il ajoute "c'est une région qui a un fort pouvoir d'attractivité" mais ceux qui, par exemple, sont venus pour étudier envisagent de repartir dans leur région.

La dernière catégorie, ce sont les Français sur le fil qui sont dans une sorte d'entre-deux, qui pourraient basculer d'un côté ou de l'autre en fonction de leur situation économique.

Le Baromètre, un reflet du climat général de la France

La Seine-et-Marne, d'où est parti le mouvement des Gilets jaunes, compte plus d'"Assignés" que dans le reste de l'Ile-de-France. Beaucoup de personnes dans ce département ont "ce ressenti subjectif. Ils ont le sentiment que l'ascenseur social est bloqué. Ils ont le sentiment qu'ils sont scotchés dans leur territoire, qu'ils ne peuvent pas en bouger, qu'ils ont des difficultés. Donc on voit à quel point notre étude, en mesurant des perceptions, des opinions, vient en écho de tout ce qu'on dit aujourd'hui sur le climat général de la France". Les "Affranchis" sont plus nombreux dans la capitale.

L'argent, le pouvoir d'achat 

Les Franciliens se sentent mieux lotis qu'ailleurs. Si le pouvoir d'achat est un vrai sujet, il est un peu moins présent qu'ailleurs. "Les Franciliens ont le sentiment qu'ils arrivent à finir leur fin de mois même si 37% indiquent finir régulièrement le mois en découvert bancaire".

Les atouts et les défauts de l'Ile-de-France 

Bruno Cautrès explique que l'Ile-de-France est perçue comme "un territoire très bien équipé et très dynamique". Les transports, l'abondance des commerces sont les principaux atouts. 

Le climat mais aussi la pollution et le manque de relations avec les autres sont des points faibles et des sujets de préoccupation pour les Franciliens. 

Regardez son interview

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