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Crise aux urgences : "des drames pourraient arriver chez nous", Déborah Lelièvre, secrétaire CGT CHU de Caen

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Après la grève et la fermeture des urgences de la clinique Saint-Martin, la Polyclinique du Parc annonce fermer pour six mois, la nuit, ses urgences. La situation se tend, mais que faut-il craindre au CHU de Caen ? Déborah Lelièvre, secrétaire générale CGT du CHU de Caen, fait le point.

Déborah Lelièvre, secrétaire générale de la CGT du CHU de Caen (Calvados).
Déborah Lelièvre, secrétaire générale de la CGT du CHU de Caen (Calvados). © Radio France - Estelle Desillière

La situation se tend aux urgences. Manque de soignants et de lits, temps d'attente interminables : la prise en charge se dégrade dans les hôpitaux français. Avec parfois des drames en fonction de l'établissement. À Caen, les urgences de la clinique Saint-Martin sont fermées en raison d'un mouvement de grève depuis le 14 février, celles de la Polyclinique du Parc seront fermées pour six mois la nuit à partir du 1ᵉʳ mars, s'ajoute à cela la régulation mise en place à Lisieux avec le 15 depuis le début de la semaine.

La crainte pour les syndicats est d'avoir un surplus d'activité au CHU de Caen. Ce que qui se vérifie déjà au sein de l'établissement de santé caennais, d'après Déborah Lelièvre, secrétaire générale CGT du CHU de Caen. Elle était l'invitée de France Bleu Normandie ce matin à 8 h 15.

"Il y a déjà quelques répercussions sur les urgences du C.H.U. Et pas seulement sur les urgences. Dans les services aussi, puisque les patients qui ont besoin d'hospitalisation, inévitablement, ont besoin de lits derrière. Pour l'instant, ça va à peu près. C'est un peu plus compliqué qu'il y a quelques semaines. Ça commence à peiner, surtout quand on arrive sur la période des vacances scolaires à la fin de la semaine".

Des décès aux urgences

France Bleu Normandie : Dans le pire des cas, on parle même de certains décès aux urgences. Est-ce qu'on peut craindre de tels drames dans les années, dans les jours, dans les semaines à venir ? Déborah Lelièvre, retorque dans la foulée : "Ça existe déjà. La semaine dernière, il y a un patient qui est resté dix jours, qui venait pour des troubles psychiatriques, je ne sais plus dans quelle région et il s'est suicidé. Il y a eu des décès en effet, parce qu'en fait les effectifs sont pris ailleurs. On peut craindre la même chose à Caen, ce n'est pas exclu. Il faut prendre en considération ce drame qui pourrait éventuellement arriver".

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Le blues des soignants toujours présent

Arrêtés, frustrés, de nombreux soignants dénoncent le manque de moyens et d’effectifs actuel dans les hôpitaux. Aide-soignante depuis 17 ans, Déborah Lelièvre estime que les stigmates de la crise sanitaire sont toujours d'actualité.

"Ce blues est dû aux conditions de travail qui sont mises à mal en plus de la mise en place des 12 h (Le travail en 12 h concerne principalement le personnel de santé dans les hôpitaux publics et les EHPAD). On sait très bien que travailler sur 12 h, c'est compliqué aussi quand on est rappelé. Finalement, on nous change les plannings, on nous rappelle parce qu'il y a des arrêts de travail ou alors, il faut modifier ses vacances. En effet, le blues des soignants est toujours prégnant. Il existe toujours et je crois qu'il n'a jamais été résolu non plus. Il y a une lassitude de répéter des choses, il y a une résignation de la part des personnels hospitaliers".

"On se sent délaissé"

Déborah Lelièvre pointe du doigt le manque de considération de l'État. Des discussions sont en cours avec l'Agence Régionale de Santé : "On a des représentants à l'ARS au niveau de la CGT qui ont des réunions avec eux. Non, ça fait des années que les réponses sont vaines et que rien n'avance. C'est comme si les problèmes de l'après-covid n'avaient pas été pris en considération. On n'a déjà pas de ministre !", ici, la syndicaliste fait référence aux récents changements à la tête du ministère de la Santé. Depuis septembre 2023, trois ministres se sont succédé : Aurélien Rousseau, Agnès Firmin-Le Bodo et Frédéric Valletoux.

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