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Emploi des seniors : "Il faut trouver un système pour qu'ils restent dans les entreprises", dit l'UE 57

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Des négociations commencent ce vendredi entre patronat et syndicats pour parler de l'emploi des seniors, neuf mois après le vote de la réforme des retraites. "Il faut garder nos anciens", plaide André Bousser, président de l'Union des entreprises de Moselle.

André Bousser, président de l'Union des entreprises de Moselle, était l'invité de France Bleu Lorraine ce vendredi.
André Bousser, président de l'Union des entreprises de Moselle, était l'invité de France Bleu Lorraine ce vendredi. © Radio France - Bastien Munch

"Dans le temps, les entreprises proposaient souvent à leurs seniors de partir en retraite anticipée, mais ce n'est plus le cas aujourd'hui", assure André Bousser, président de l'Union des entreprises de Moselle, invité de France Bleu Lorraine vendredi 22 décembre. Les organisations patronales retrouvent les syndicats à partir de ce vendredi pour ouvrir un cycle de négociations sur l'emploi des seniors. "Aujourd'hui, toutes les entreprises manquent de salariés. Personnellement, je dis qu'il faut garder nos anciens."

Garder les seniors, mais aussi les embaucher. En France, 400.000 chômeurs ont plus de 55 ans. Pourquoi les entreprises rechignent-elles encore à les recruter ? "Pour une question de coût essentiellement", explique-t-il. "En ce moment, beaucoup d'entreprises ont besoin de trouver un peu d'air côté finances. Et puis elles ont aussi peur qu'à partir d'un certain âge, les gens tombent malades."

Durcir les droits d'indemnisation au chômage ?

André Bousser reconnait que "tout le monde n'a pas la force physique de rester jusqu'à la retraite". "Il y a des gens fatigués à 50 ans", confirme-t-il. "Mon père était mineur de fond, et à cinquante ans il était usé. Donc il faut tenir compte de ces aspects, tout en trouvant des systèmes qui permettent aux seniors de rester le plus longtemps possible dans les entreprises, ou de pouvoir partir progressivement pour transmettre leurs connaissances. Avant, les salariés partaient et l'entreprise perdait toutes les connaissances."

Parmi les mesures proposées pour atteindre le plein-emploi chez les seniors, le gouvernement aimerait décaler les droit d'indemnisation au chômage longue durée de 55 à 57 ans. "Ce serait une bonne chose", affirme le président de l'Union des entreprises de Moselle. "Dans les entreprises, il y a la pression des salariés à partir d'un certain âge, qui viennent vous voir en demandant s'ils ne pourraient pas partir en rupture conventionnelle, car ils savent qu'ils peuvent bénéficier de ce dispositif longue durée dès 55 ans."

"Les entreprises recherchent l'expérience des seniors"

André Bousser affirme que ces salariés seniors apportent beaucoup aux entreprises. "Elles ont besoin de salariés qui connaissent leur travail", indique-t-il. "Aujourd'hui, sur le marché du travail, il y a souvent une distorsion entre la formation de certains salariés et ce dont l'entreprise a besoin. Or chez les seniors, il y a quand même cette expérience que les entreprises peuvent trouver. Il faut juste leur donner des formations sur l'informatique ou l'intelligence artificielle par exemple. Mais même nos jeunes salariés actuels doivent s'adapter à ces nouvelles technologies."

Le président de l'UE 57 n'exclut pas non plus la mise en place de temps partiels pour les fins de carrière. "Ça permettrait de faire cette fameuse transmission de savoirs entre les anciens et les nouveaux salariés."

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