Primeurs : "l'image du Bordeaux cher a détruit l'image du Bordeaux de base" pour le négociant JC Estève

"Ce millésime 2023 est encore un bébé et il faut voir maintenant s'il va devenir un adulte intéressant" explique Jean-Christophe Estève négociant fondateur de la maison Sovinat à Mérignac pour décrire cette semaine des primeurs qui s'est ouverte ce lundi dans le Bordelais. Durant cette semaine, les châteaux s'adressent à des centaines de professionnels du vin et journaliste du monde entier qui viennent déguster le millésime 2023 des plus grands vins de Bordeaux (alors qu'ils sont toujours en cours d'élevage en chais) et qui peuvent les acheter à des prix inférieurs de 20%. Et 2023 s'annonce à nouveau comme une bonne année selon Jean-Christophe Estève qui vit ses 42èmes primeurs. "Bordeaux est dans une succession de grandes années depuis 2015. Sauf 2017 et 2021 qui font figure d'exception".

Les petits vignerons ne participent aux primeurs "parce que ça ne l'intéresse pas parce que les clients s'intéressent aux vins prestigieux connus à travers le monde". Alors "oui" selon Jean-Christophe Estève, le fossé se creuse entre les grands vins et les autres, et ce sont "deux mondes qui s'ignorent un peu". Il ajoute "le Bordeaux n'est plus à la mode. Et le Bordeaux souffre de cette image de vin cher, alors qu'ils ne sont que 10% à vendre à des prix ahurissants et à trouver preneurs d'ailleurs... L'image de ce Bordeaux cher, parce qu'on vend des grands crus classés à 300 euros la bouteille, a détruit complètement l'image du Bordeaux de base".