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"L'Opéra de Bordeaux n'est plus une grande maison qui dévore et qui jette," affirme son directeur

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L'Opéra National de Bordeaux se met au vert. Pour la deuxième fois, il présente un opéra "zéro achat", tous les décors et costumes sont fait avec de l'existant. Une démarche écologique et économique détaille son directeur général, Emmanuel Hondré, invité de France Bleu Gironde.

Emmanuel Hondré, directeur général de l'Opéra national de Bordeaux, invité de France Bleu Gironde.
Emmanuel Hondré, directeur général de l'Opéra national de Bordeaux, invité de France Bleu Gironde. © Radio France

Ce jeudi soir, l'Opéra national de Bordeaux présente son deuxième spectacle "zéro déchets". "La Bohème", œuvre du compositeur Puccini, est mis en scène par Emmanuelle Bastet en réutilisant les stocks de l'établissement pour les costumes et les décors. Une démarche environnementale et économique explique le directeur général de l'Opéra de Bordeaux, Emmanuel Hondré, invité de France Bleu Gironde.

Un opéra sans un acheter : "une prouesse collective" pour le directeur de l'opéra

"Tout le monde s'y met dans une forme de laboratoire géant," explique Emmanuel Hondré. Les équipes techniques de l'opéra ont fouillé dans leurs collections et transformé leurs décors et costumes pour répondre à la vision artistique de la metteuse de scène de cette "Bohème" 2024. "A l'arrivée, cela ne se voit pas," rassure le directeur, "c'est un spectacle à l'identique sauf que la manière de la réaliser est une petite révolution."

Une démarche qui sert aussi le propos artistique. Emmanuel Hondré rappelle l'histoire de "La Bohème" : quatre étudiants sans argent mais avec des envies de créer. "Quand on a des moyens très simples, on va vers plus de sobriété et plus d'épuration et ce n'est pas forcément moins fort, au contraire. Cela met l'humain, le sentiment, le jeu de l'acteur au centre de la production." Une démarche qui permet moins d'achats mais est aussi coûteuse en main d'œuvre car donner une seconde vie à ces collections prend beaucoup de temps.

Une culture en mal de financements

"Si on affaiblit l'opéra, on affaiblit toute la culture," estime Emmanuel Hondré. L'Opéra de Bordeaux est financé à 75% par des partenaires publics à travers des subvention qui n'ont presque pas bougé, hormis de la part de la ville de Bordeaux, alors que les coûts ne cessent de grimper. Pour faire face, l'établissement doit donc trouver l'argent ailleurs : "le financement privé a pris un essor," explique le directeur, "il a été multiplié par trois depuis deux ans." "Il faut créer du désir, une sorte de consensus autour de l'opéra, parce que l'opéra ce n'est pas juste une maison," poursuit Emmanuel Hondré, " c'est le portrait de toute la culture, c'est le premier employeur de la culture dans la région Nouvelle-Aquitaine. Donc si on affaiblit l'opéra, on affaiblit toute la culture."

Une situation économique qui pèse malgré tout sur les équipes de l'opéra, elle crée en mal-être au point qu'en novembre dernier, un protocole de soutien psychologique a été mis en place pour les salariés. "Avec les différentes équipes, on a analysé ensemble ce qui était de l'ordre des moyens humains, les postes, les conditions de travail," détaille le directeur, "donc on essaie de voir comment dans les mois à venir, on peut stabiliser le fonctionnement de la maison à moyens constants et c'est cela la difficulté."

Revoir l'interview d'Emmanuel Hondré

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