À l'approche des vacances, les enseignants girondins dénoncent un "climat scolaire extrêmement dégradé"

Dans quel état d'esprit sont les enseignants en Gironde ? Avec des épisodes de menaces de mort et d'alertes à la bombe ces derniers mois, certains professionnels disent franchir la porte de leur classe "la boule au ventre". D'autres dénoncent des conditions de plus en plus dégradées, raconte Charlotte Laizet, co-secrétaire départementale du Syndicat national des enseignements de second degré (SNES).

Le 4 décembre dernier, les professeurs du lycée Jean Monnet de Libourne avaient exercé leur droit de retrait suite à la découverte d'une lettre de menaces de mort dans l'établissement. Fin novembre, 13 établissements avaient dû fermer leurs portes après des alertes à la bombe, que ce soit à Bordeaux, Arcachon, Talence, la Brède ou encore Saint-André-de-Cubzac.

Alors pour les enseignants, à l'approche des vacances, la situation est devenue compliquée, raconte Charlotte Laizet : "On se dit qu'une petite remarque à un élève peut prendre des proportions conséquentes, ça peut entrainer des insultes et des menaces, on vit avec ça. Dans certains établissements, il y a un climat tellement dégradé que les collègues ont peur". La co-secrétaire cite le collège Marguerite Duras de Libourne : "Je me demande comment les collègues vont tenir".

À cela s'ajoute un manque d'écoute et de moyens de l'État déplore la co-secrétaire départementale du SNES : "Quand on demande : on veut plus d'adultes, plus de surveillants, on veut des CPE, on veut une infirmière, on veut une psychologue présente plus souvent... Il n'y a pas de réponse parce que derrière, il n'y a pas de moyens."