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"La mort dans l'âme", Marie-Guite Dufay prête à augmenter les tarifs des transports dans la région

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Les élus de la région Bourgogne-Franche-Comté votent cette semaine le budget de la région pour l'année 2024. Et le fait marquant, c'est donc l'augmentation des transports régionaux TER et bus. Marie-Guite Dufay (PS), la présidente de la région justifie ces mesures douloureuses.

Marie-Guite Dufay va soumettre une hausse des tarifs dans les transports pour équilibrer le budget 2024 de la Bourgogne-Franche-Comté
Marie-Guite Dufay va soumettre une hausse des tarifs dans les transports pour équilibrer le budget 2024 de la Bourgogne-Franche-Comté © Radio France

France Bleu Bourgogne - Pourquoi avoir choisi d'augmenter de 4 % le prix des abonnements TER dans la région ?

Marie-Guite Dufay - Cela fait en gros un euro de plus. Et je rappelle que le billet de train, il est à 80 % payé, pris en charge par la région, l'usager ne paye que 20 % du coût de revient de ce ticket. Pourquoi ? Tout simplement parce qu'un budget, c'est des dépenses et des recettes. Les dépenses, nous faisons tout pour les contraindre. Mais contraindre les dépenses, ça veut dire pour une région, eh bien, peut-être revenir sur la gratuité des transports scolaires, ça veut dire peut-être revenir sur la gratuité des équipements dans les lycées, ça veut dire moins dépenser dans les lycées, dans les transports, ne plus accompagner les territoires dans des équipements stratégiques emblématiques, maison de santé, etc. Donc au bout d'un moment, à force de rogner sur les dépenses, on se dit qu'on n'est plus en mesure de rendre le service public que nous devons rendre aux citoyens. Donc si on veut arrêter la diminution des dépenses, il faut trouver des recettes. Et dans une région, il n'y a pas de recettes en dehors de la carte grise, que les citoyens payent quand ils changent de voiture, c'est à dire que ce n'est quand même pas tous les jours, pas tous les ans, et qu'il faut quand même ramener cela à de justes proportions. C'est là de la mort dans l'âme, que j'ai pris cette décision.

À l'heure aussi où on dit aux gens prenez les transports en commun, évitez la voiture au maximum, protégez la planète...

Oui, mais je dis et je continue à le dire : les coûts des transports en commun, ils sont quand même très intéressants. L'abonnement, vous savez qu'il est pris quand même par moitié par les employeurs et que pour les tarifs des occasionnels, nous avons beaucoup de bons de réduction, d'avantages pour les jeunes, pour ceux qui voyagent souvent. Donc il faut continuer à prendre le train. Et cette augmentation, elle nous permet précisément de garder des moyens pour investir sur les trains, avoir des trains, plus capacitaires.

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Donc vous ne pouvez pas taper ailleurs que dans les transports ?

Pour taper ailleurs, il faut diminuer les dépenses. Diminuer les dépenses, c'est faire moins pour les demandeurs d'emploi, c'est faire moins pour les familles pour lesquelles on assure la gratuité des transports scolaires par exemple. La gratuité des équipements dans les lycées, c'est faire moins en investissement pour avoir des lycées modernes, c'est faire moins pour acheter des trains plus capacitaires et plus modernes. Donc à force de faire moins, donc de faire moins de dépenses. Eh bien nous portons atteinte au service que nous voulons rendre aux citoyens. C'est pour ça qu'à un moment il nous faut des recettes et nous n'avons pas de recettes particulières. C'est à dire que le citoyen ne paie pas d'impôts à la collectivité régions. Ça c'est voulu par l'Etat d'État verse des dotations tous les ans, mais c'est dotations ne correspondent jamais aux besoins qui sont les nôtres. Donc il nous faut effectivement utiliser à bon escient. Le seul levier que nous avons, c'est celui effectivement des cartes grises. Je le redis qu'on ne paye pas quand même tous les ans et l'augmentation à laquelle nous que nous faisons cette année, c'est en gros plus 16 euros pour une petite cylindrée.

Il va y avoir quand même pour les usagers une contrepartie parce que là ils vont vous attendre au tournant ?

Les contreparties c'est que grâce aux recettes que nous avons, nous pouvons continuer à investir. Je préférerais venir à votre poste en annonçant effectivement que nous allons diminuer la fiscalité. C'est évident. Mais il y a un moment, on est comme un ménage quand on a des dépenses du fait de l'inflation qui s'impose à nous, eh bien, qu'est ce qu'on fait ? On réduit notre train de vie. C'est ce que nous avons fait l'année dernière en votant un budget où on fermait les lignes de dépenses. Je ne veux pas recommencer cette année parce que nous avons un service à offrir dans les trains, dans les lycées, dans la recherche, dans l'économie, dans les associations environnementales, dans la culture, dans le sport. Et il nous faut être au rendez vous des citoyens. Alors il nous faut un minimum de moyens supplémentaires et vraiment 4 % d'augmentation des tarifs de train, c'est en moyenne un euro. Ça ne doit pas empêcher les uns et les autres de prendre le train avec les abonnements, avec les cartes avantages que nous mettons en place.

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