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Didier Robin, le maire de Baigneux-les-Juifs, fait rouvrir le café-restaurant de la commune

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Après quatre années sans café-restaurant, le village de Baigneux-les-Juifs retrouve "La Calmagne". C'est un vrai lieu de vie qui retrouve sa place grâce à deux frères du coin. Le maire, Didier Robin, est l'invité de France Bleu Bourgogne ce vendredi 29 septembre 2023.

Didier Robin, le maire de Baigneux-les-Juifs , fait rouvrir le café-restaurant de la commune
Didier Robin, le maire de Baigneux-les-Juifs , fait rouvrir le café-restaurant de la commune © Radio France

Une belle histoire à Baigneux-les-Juifs. Ce village de moins de 210 habitants entre Dijon et Châtillon-sur-Seine a vu son unique café-restaurant, "la Calmagne", fermer fin mai 2023. Sa gérante avait relancé l'affaire au moment du Covid en 2020 avec l'opération "1000 cafés". Elle a décidé de se retirer pour raisons familiales. Mais cet établissement rouvre finalement ce samedi 30 septembre 2023 grâce à deux frères connus du coin, puisque ce sont les bouchers du village. Et c'est une excellente nouvelle pour la commune et son maire Didier Robin. La municipalité facilite d'ailleurs l'installation des nouveaux propriétaires en leur proposant un loyer d'une centaine d'euros seulement pour les trois prochaines années.

France Bleu Bourgogne - Le café avait été relancé fin 2020 jusqu'à mai 2023 avec l'opération "1000 cafés", c'est pour redynamiser justement les communes. La municipalité a été très active dans le soutien, dans la réouverture. Pourquoi c'est si important pour vous ?

Didier Robin - Parce que sitôt qu'on a un service qui part de la commune, et bien tous les autres tous les autres prestataires sont impactés. On a à peu près 20 kilomètres pour aller sur un autre lieu où il y aura tous ces services, que ce soit la pharmacie, la Poste, etc. C'est important qu'on garde tous les services, c'est un maillon, tout est enchaîné en fait.

C'est un gros effort financier pour la commune ? Parce que le loyer, ce sera seulement une centaine d'euros pendant trois ans pour les deux repreneurs.

C'est justement grâce à "1000 cafés". Ils nous ont un peu ouverts les yeux en disant que pour dynamiser un commerce, il faut à peu près neuf ans pour qu'il soit vraiment stable. Et du coup, cette échelle-là, on l'avait découverte avec "1000 cafés" qui eux ont l'expérience de rouvrir des cafés. Et oui, ça impacte le budget de la commune, mais après, c'est un service en plus. Ce n'est pas un cadeau qu'on leur fait parce qu'il faut avoir la niaque aujourd'hui, il faut être professionnel. En campagne, on n'a pas de double-choix. Si on est déçu une fois, on n'y retourne pas. Ils sont un petit peu fous de reprendre ça en même temps que leur boucherie. Il faut avoir la niaque.

Justement, ce n'est pas courant, ce sont deux frères bouchers déjà dans la commune, qui reprennent le café.

Après, il y en a un des deux qui est traiteur, qui a une formation de service et de restauration, qui fait de très bonnes choses. Il nous l'a prouvé en faisant des repas pour la commune. Il faisait déjà cette partie traiteur, donc c'était peut être un pari pour eux et c'est une manière aussi d'asseoir leur activité. Ça fait trois ans qu'ils sont en route. Ils viennent aussi sur Dijon, au marché, aux Halles. Ce sont des jeunes qui veulent vraiment travailler. Et du coup, quand d'une boutade, je leur ai dit "ça vous tente ?", c'est vrai qu'ils ont répondu oui, du tac au tac quoi. Je ne pensais pas qu'ils allaient se lancer comme ça aussi rapidement.

Ce lieu, il a quand même déjà eu beaucoup de vies auparavant. Ça n'a pas été qu'un café. Il y a eu d'autres choses dans cet établissement.

Avant, quand j'étais gamin, on allait à l'office du tourisme. Il y eu aussi un dentiste. Et ça a toujours été quelque chose qui appartenait à la commune. Alors ça fait, je pense, une dizaine d'années qu'il a été refait. Le matériel est amorti. Il y a de l'entretien à faire, mais je veux dire, c'est un super outil. Il y a tout dedans et c'est pour ça qu'on fait une location qui paraît dérisoire, mais qui permet aussi de lancer une activité.

Alors on a quand même entendu aussi la précédente gérante de l'établissement. Pauline Bergeret. Elle l'a dit ça n'a pas été facile. D'ailleurs, elle a un peu jeté l'éponge à contrecœur. Est-ce que ça veut dire aussi que dans le village et aux alentours, on joue le jeu, on vient prendre un café ici plutôt qu'ailleurs ?

Il faut que les gens, ils s'en rendent compte, qu'ils jouent le jeu. Pauline, en étant toute seule, elle s'est essoufflée, je peux le comprendre. Donc aujourd'hui, ils reprennent à deux. Ils vont peut-être employer des gens et on souhaite vraiment que ça puisse marcher.

C'est quoi alors la nouvelle version de "La Calmagne" qui rouvre ce samedi ? Qu'est-ce qui va être différent ?

C'est quasiment le même modèle. Ce café faisait multi-services, donc ils vont garder la Française des jeux, les journaux. Je pense qu'ils vont garder cette activité-là. Il va y avoir aussi de l'associatif comme il le faisait avant. C'est à eux d'écrire leur page. Il y a la restauration tous les midis et ensuite le soir, ce sera suivant les réservations. Là, ils viennent de dévoiler leurs horaires. C'est vraiment sympa, ça va faire de l'activité. C'est vrai qu'ils sont jeunes, ils ont aussi une bande de jeunes derrière eux. Je pense que ça va ramener un peu de vie. Moi, je pense souvent aux jeunes qui n'ont plus de boîtes, plus de bals. C'est compliqué pour les jeunes en campagne et je pense qu'ils vont avoir ce côté-là où ils vont animer des choses le soir pour les jeunes. On a un super cadre de vie. Depuis le Covid, on voit que les priorités des gens ne sont plus les mêmes. On a à peu près une vingtaine de maisons qui sont échanger de propriétaire à propriétaire depuis le Covid, on a des jeunes qui reviennent, des jeunes qui viennent même de la région Provence. On se dit "qu'est-ce qu'ils viennent faire là ?" Et ils nous disent "Non, franchement, vous avez un super cadre de vie, c'est sympa chez vous, il y a des choses". On n'est pas à moins d'une heure de Dijon, on est à 1h30 de Paris grâce au TGV à Montbard, donc on a vraiment de la chance.

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