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Sapeurs-pompiers : "75% des interventions, c'est du secours à la personne", estime le capitaine S. Boisvinet

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Le groupement ouest, c'est une douzaine de casernes avec des sapeurs-pompiers volontaires en Pays Basque intérieur. Leur capitaine est l'invité de France Bleu Pays Basque ce lundi.

Les sapeurs-pompiers du groupement ouest lors d'un incendie à Urrugne.
Les sapeurs-pompiers du groupement ouest lors d'un incendie à Urrugne. © Maxppp - P. BERNIERE

À Iholdy, dimanche 14 avril, les sapeurs-pompiers se sont réunis en congrès départemental. L'occasion de se retrouver, de remercier les collègues qui se sont distingués et aussi de se concerter sur les problématiques actuelles et à venir. Les Sapeurs-pompiers du Pays basque nord qui ont vu aussi se lancer jeudi 11 avril le projet ALERT-PYR : une coordination des forces transfrontalières, d'harmonisation des techniques et des pratiques des deux côtés de la frontière, d'Hendaye jusqu'à Toulouse, avec en point de mire, le réchauffement climatique et ses conséquences. On fait le point avec le capitaine Stéphane Boisvinet, responsable des sapeurs-pompiers du groupement ouest, invité de France Bleu Pays Basque lundi 15 avril.

France Bleu Pays Basque : Le groupement ouest, c'est une douzaine de casernes. Il y a des difficultés particulières à travailler sur cette zone qui est transfrontalière ?

Stéphane Boisvinet : Non, il n'y a pas particularité autre que la frontière. On a un secteur en particulier, celui d'Hendaye où 30% des résidences sont de nationalité espagnole. On a une grande perméabilité dans le sens où beaucoup d'habitants du Nord vont travailler au Sud et vice versa. De façon générale, tout se passe très bien. On a même la capacité de transporter des victimes de nationalité espagnole sur des structures hospitalières du Sud. En fait, le secteur Hendaye, on peut le rattacher à la baie de Txingudi qui regroupe 120 000 habitants. Donc c'est vraiment un pôle urbain très cohérent, très homogène, même si on est à cheval sur deux nationalités différentes. Les secours collaborent de façon très efficace.

Il y a la zone montagneuse aussi. C'est vrai qu'on a un peu l'image d'Épinal du sapeur-pompier en tant que soldat du feu, mais la très grande majorité de vos interventions, c'est du secours à la personne, c'est ça ?

Oui, 75% des interventions dans le département, mais aussi sur notre secteur, c'est principalement le secours à personne. Le secteur montagneux génère plus de risques que le secteur nautique. Même si on a des spécialités, on a des personnels formés pour tous les risques. La fréquentation des massifs ces dernières années a vraiment augmenté, ce qui induit, outre les randonneurs aussi, de plus en plus de cyclistes, une circulation automobile beaucoup plus importante. Ce qui veut dire que le nombre d'interventions, la pression opérationnelle à l'intérieur du territoire, a fortement augmenté.

Est-ce que les conditions météo avec des rafales plus violentes, des chaleurs plus fortes, des végétaux plus secs… sont des facteurs qui vous inquiètent aujourd'hui ?

Oui, le réchauffement climatique a plusieurs impacts. En ce qui concerne les végétaux, les trois critères à retenir, c'est la température, la force du vent, mais aussi le degré d'hygrométrie. Donc, en fonction de la concordance de ces trois paramètres, il peut y avoir des interdictions de brûlage. Ensuite, en ce qui concerne le réchauffement climatique, ce sont effectivement les grands feux qu'on ne connaissait pas forcément. Ou on les connaissait de façon assez exceptionnelle. Il y a aussi les événements météo très violents, très localisés, comme les orages ou les tempêtes, les orages de grêle en particulier. Il y a aussi une augmentation des coûts aussi de certains produits, notamment alimentaires, et on s'aperçoit qu'une partie de la population est beaucoup plus fragile qu'avant.

Est-ce qu'il y a un manque de moyens pour les sapeurs-pompiers du département ?

On ne peut pas parler de manque de moyens pour les sapeurs-pompiers. On peut parler d'un manque d'engagement dans certains centres purement constitués de sapeurs-pompiers volontaires. En ce qui concerne les moyens matériels, les sapeurs-pompiers ont une obligation de moyens. Donc, on va dire que le panel de risques auxquels nous sommes confrontés, nous impose de nous adapter et de répondre à notre obligation de moyens. On a quasiment des engins pour chacun des risques pour lesquels on pourrait être engagé.

Alors que l'été arrive bientôt, une consigne pour celles et ceux qui nous écoutent ou qui nous lisent ?

Toujours les précautions d'usage : faire attention à ne pas fumer dans les massifs ou dans les zones vertes, ne pas faire de barbecue… De faire attention aussi lors des baignades quand on est avec des enfants en bas âge. Faire attention à ne pas les laisser sans surveillance. Ce sont des pratiques de bon sens, on les rappelle tous les ans. Il serait bon d'un peu mieux les respecter pour certains.

Le capitaine des sapeurs-pompiers Stéphane Boisvinet, responsable du secteur Hendaye, Urrugne, Biriatou.
Le capitaine des sapeurs-pompiers Stéphane Boisvinet, responsable du secteur Hendaye, Urrugne, Biriatou. © Radio France - Simon Cardona

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